Ah ! l’apéro de fin d’aprèm, le printemps enfin, les arbres en fleurs, la terrasse “sympa”. Et ce jeu simple et universel : observer les gens, leurs attitudes, leur dégaine. Se moquer un peu, vanner gentiment. Pour Grégoire Ludig et David Marsais, les compères de Very Bad Blagues, c’est plus qu’un passe-temps : ça fait […]
Ah ! l’apéro de fin d’aprèm, le printemps enfin, les arbres en fleurs, la terrasse « sympa ». Et ce jeu simple et universel : observer les gens, leurs attitudes, leur dégaine. Se moquer un peu, vanner gentiment. Pour Grégoire Ludig et David Marsais, les compères de Very Bad Blagues, c’est plus qu’un passe-temps : ça fait partie de leur travail. Le spectacle de la vie quotidienne ? Leur terrain de chasse. « On travaille 24/24, en fait, on est en observation constante. C’est limite fatigant », soupire David. « Tu vois le serveur, par exemple ? C’est un vieux qui essaie de se faire passer pour un jeune. Regarde, il porte un ‘bracelet-boules’. Il est grillé », analyse Grégoire. « On cherche toujours le petit détail, celui qui signe un personnage », explique David.
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Des petits détails, il leur en a fallu pour nourrir les trois cents sketchs diffusés sur D8 (et avant, Direct 8) depuis 2010. Après La Folle Histoire du Palmashow, ils se sont imposés avec Very Bad Blagues. Des pastilles de trois minutes, en plan fixe, qui parodient des situations de la vie de tous les jours. Humour absurde et découpage cut caractéristique des comiques 2.0. On a droit à une illustration en live. Un homme muni de deux grandes cannes passe près de notre table. Grégoire : « Lui, tu vois, il a oublié ses skis. » On rigole. « Nan, elle était facile. Par contre, vous avez vu le pendentif du serveur, pour accompagner son bracelet-boules ? » David : « En fait, le mec, il a 22 ans. » Grégoire : « Tu parles. C’est le genre à draguer les trentenaires un peu célib’ du IXe. » David : « Les trentenaires à frange. » Grégoire : « Qui boivent du vin rouge. » David : « Je suis sûr qu’il se parfume avec du Brut. » Grégoire : « Mais il doit avoir bon fond. Enfin, on sait pas. S’ça se trouve, c’est un chacal. »
Ça fuse comme ça tout le temps, en mode ping-pong. Dans la déconne comme dans le sérieux, leur complicité est évidente. Potes depuis le collège, ils ont bricolé leurs premières vidéos le week-end, dans le jardin des parents de David. Sont passés par le théâtre, la radio, la scène. En 2008, ils rencontrent Christophe Lambert : « Highlander quoi, le mec qui coupe des têtes. » L’acteur les aide à monter leur propre boîte de production. Ils font un peu de télé, gagnent des fans sur internet. Le directeur des programmes de Direct 8 les appelle en 2010. Leur dit : « Les mecs, pour l’instant l’humour sur Direct 8, c’est Papa Schultz. » Carte blanche, donc, et gros carton.
Quand Canal+ rachète la chaîne en 2012, la direction les rassure très vite : « Vous, les gars, vous restez. » David et Grégoire en profitent pour se renouveler avec un format plus long : Palmashow, l’émission. Les épisodes étant déjà tournés, ils pourraient souffler un peu. Mais non. Ils se réunissent tous les jours dans l’appartement de David, pour écrire leur premier long métrage. Et le soir, à l’heure de l’apéro, ils partent à la chasse, à l’affût de tout ce qui pourrait les aider à construire leurs futurs personnages. Genre un vieux dragueur de trentenaires à frange. Avec son bracelet-boules.
Palmashow tous les dimanches, 20 h 10, D8
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