L’été, douce saison des festivals. L’occasion de revenir sur le passé du festoche, ses concerts, sa jeunesse en folie et ses débordements. Premier épisode : les années 60.
Les Sixties, première jeunesse gominée des Festival de musique. A l’époque ou les Beatles font battre le cœur de millions de jeunes, le rock envahit les salles de spectacles le temps d’événements musicaux qui, pour la première fois, s’étalent sur plusieurs jours. Du printemps jusqu’à l’automne.
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1961, le « Festival mondial du Rock’n roll »
Au printemps 61, ils sont des « milliers de moins de vingt ans venus de Belleville ou de la Muette » pour admirer Johnny Hallyday au « Festival mondial du Rock’n roll ». Col pelle-à-tarte, frisette blonde pleine de gel, l’idole des jeunes séduit façon Elvis. Avec ses riffs endiablés, le chanteur emballe une salle où l’on pose en claquant des doigts. La Bande du drugstore ne doit pas être bien loin. Surtout quand il s’agit de dodeliner de la tête sur les refrains de l’autre crooner français : Frankie Jordan. Frankie Jee aka Claude Benzaquen, jeune loustic d’Oran, aujourd’hui dentiste confortablement installé sur les Champs-Elysées.
En novembre 1961, le Palais des Sports de Paris accueille le Récital de Rock. Des dizaines de jeunes à mèches, chemises ceinturées et cols anglais, viennent transpirer sur les rythmes balancés de Vince Taylore. Cuir noir et banane parfaite, le chanteur ambiance les foules adolescentes avec son Sweet Little Sixteen.
« Quelques bosses, des yeux au beurre noir »
Il les ambiance tellement que le barnum finit en pugilat à coups de mocassins cirés. « Bilan du petit Festival : deux millions de dégâts, quelques bosses, des yeux au beurre noir, un cimetière de chaises cassées. Bref, du grand art » ironise le speaker pour qui l’avènement du rock marque la fin de « la danse de Saint Guy du temps de grand papa« .
Le début des rassemblements musicaux se fait donc non sans incidents. Au printemps 64, plusieurs bandes de rockers et de mods s’affrontent sur les plages de Margat et de Brighton en Angleterre le temps d’un Festival. Sur fond de musique, on se castagne, perfecto contre pull jacquards. Une image un peu piteuse pour ces premiers barnums du genre, stigmatisés par une presse britannique qui appelle à « doucher les jeunes pour amener la paix ».
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