Mis à part deux thèmes réorchestrés de façon spectaculaire par Lalo Schifrin pour l’album The Cat de l’organiste Jimmy Smith ? paru la même année (1964) chez Verve ?, et dont tout le monde crut longtemps qu’ils constituaient la véritable musique du film, Les Félins était resté inédit en vinyle comme en CD. Le film […]
Mis à part deux thèmes réorchestrés de façon spectaculaire par Lalo Schifrin pour l’album The Cat de l’organiste Jimmy Smith ? paru la même année (1964) chez Verve ?, et dont tout le monde crut longtemps qu’ils constituaient la véritable musique du film, Les Félins était resté inédit en vinyle comme en CD. Le film noir de René Clément, avec Alain Delon en chat-beauté, fit un bide aux USA, et la MGM, qui tenait la bourse, ne jugea pas utile de la délier pour un disque promis au pilon.
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Pour l’Argentin Lalo Schifrin, qui s’était déjà fait les griffes dans le jazz et l’easy-listening haut de gamme, cette magistrale première incursion au cinéma demeure la matrice de ses best-sellers futurs que sont Bullitt, Mission : impossible ou L’Inspecteur Harry. Avec, dès les premières mesures inflammables du thème principal, ce sens aigu des tensions exacerbé par une combinaison de cordes, cuivres, clavecins et ondes Martenot qui s’abîme dans un vrai chaos sonore. Plus loin, les thèmes jazz possèdent cette dynamique propre à l’écriture toute en ruptures de Schifrin, pour lequel une mélodie n’a d’intérêt que si elle rencontre en chemin des silences vertigineux et des obstacles qui la font trébucher. Remarquable de diversité, alternant tragique et burlesque, harmonie et dissonances, cette partition fait étalage de presque toute la palette disponible en matière de confrontation entre la musique symphonique, la pulsation jazz et les premiers soubresauts de la surf-music. Nombreux sont les compositeurs d’hier et d’aujourd’hui, de Michel Legrand à Danny Elfman, qui puisèrent leur inspiration à cette formidable source.
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