Le groupe anglais s’est arrêté au Stade de France pour défendre « Delta Machine », son 12e album studio. On y était, on vous raconte.
L’environnement :
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le Stade de France est quasiment plein et nous nous trouvons au niveau de la pelouse d’or, endroit stratégique privilégié qui se situe juste en face de l’énorme scène. Nous sommes en toute logique entourés de fans hardcore de Depeche Mode qui n’ont pas hésité à débourser une somme tout à fait conséquente pour être là. Le fan de DM est dévoué, il est là depuis toujours et il a donc vieilli avec le groupe mais la vie étant une chienne, il ne dispose pas des mêmes atouts génétiques (et sans doute du même coach sportif) que Dave Gahan : le fan de DM a donc les cheveux grisonnants et la petite bedaine qui va bien. Il est par ailleurs doté d’un matos à faire pâlir n’importe quel paparazzi de la Côte d’Azur. Il a des caméras et des appareils photos assez costauds – et les compare avec ses amis/concurrents. La fan, n’a, quant à elle, pas bougé d’un iota depuis les années 80 : même coupe de cheveux, même maquillage, même garde robe. Elle est cependant au fait de la modernité et possède un smartphone qui lui permet de filmer TOUT le concert en alternant des zooms sur Dave Gahan et sur son mari bedonnant. A quand une jurisprudence Yeah Yeah Yeahs qui interdit les téléphones pendant les concerts ?
>> A lire aussi : la critique de « Delta Machine »
La prestation en elle-même :
Depeche Mode, c’est l’un des rares groupes, qui après plus de trente ans d’existence a su allier la constance avec une certaine élégance (exception faite de la coupe de cheveux de leur chanteur à l’époque de l’album Ultra). Et parlons-en, du chanteur : Dave Gahan a une fois de plus mené d’une main de maître sa formation et prouve à lui seul qu’on peut devenir de plus en plus beau en vieillissant. Dave Gahan, c’est aussi l’homme qui se distingue par sa voix grave et puissante marquée à tous jamais par les excès de la vie. Mais c’est également l’homme au tournoiement majestueux, au mythique déhanché et au sex appeal si puissant qu’il a le pouvoir d’ensorceler et de détourner quiconque se trouve sur son chemin, oui, on a bien dit quiconque. Le groupe débute sa prestation avec le bien nommé Welcome to My World issu de leur dernier album Delta Machine, puis déroule tranquillement les classiques que sont Black Celebration, Barrel of a Gun, A Question of Time, Enjoy the Silence, Policy of Truth, A Pain That I’m Used to en alternant avec des nouveaux titres comme Heaven ou Shoud Be Higher.
Martin Gore, le génie derrière la formation née dans ce no man’s land briton qu’on nomme Basildon, a droit à son petit quart d’heure de gloire perso en se produisant sur scène en solo – en chantant notamment le bouleversant Judas, chanson sur laquelle les gens miment le fameux geste du briquet. On remarquera d’ailleurs que seul Martin Gore peut se permettre d’éviter de justesse le ridicule, alors même qu’il arbore une tenue à mi-chemin entre Bozo le clown un soir de fête, et un sapeur de Barbès tiens. Le fidèle Andy Fletcher ressemble pour sa part à un chauffeur de salle haut de gamme, il donne absolument tout ce qu’il a « Les bras en l’air tout le monde !! », le batteur et le claviériste font quant à eux leur job tranquillement. La magie opère mais on regrette cependant la nature trop homogène de la setlist puisqu’il a fallu attendre la fin du show pour que la machine à tubes s’envole vraiment : Personal Jesus, Never Let Me Down Again et Just Can’t Get Enough. En d’autres termes, le concert était intense et sombre et peut être pas forcément adapté à l’envergure d’un stade.
Notes pour plus tard ?
Alors, on sait bien que Martin Gore est un fervent végétarien et qu’il aime beaucoup les animaux. Mais est-ce bien nécessaire de faire apparaître des chiens en fond d’écran au stade de France alors même que Dave Gahan hurle sa souffrance ? Le groupe a quasiment connu un sans faute discographique mais qui est la personne qui se cache actuellement derrière leur image ? Certainement pas Anton Corbijn sur ce coup là. On a en effet eu le déplaisir, vers la fin du concert, de voir à nouveau apparaître des tableaux improbables sur les écrans géants qui ressemblaient à une mauvaise pub Apple. Comment, pourquoi ? Le mystère reste entier. Enfin, on en profite pour faire passer un message de type pécuniaire au Stade de France : ok, la salle accueille des artistes confirmés, installés et légendaires qui drainent par conséquent un public avec de certains moyens, mais sérieux, la merguez à 6 euros et la pinte à 9 euros c’est totalement abusé.
{"type":"Banniere-Basse"}