Dans une interview exclusive à Vanity Fair, John Galiano revient sur sa descente aux enfers. Et pose donc logiquement en bottes de pêcheur assis sur un rocher recouvert de mousse.
1 Le petit bonhomme en mousse
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Longue chevelure blonde et visage singulier, pas de doute, nous sommes en présence de John Galliano, ex-superstar de la mode violemment mise au ban après une altercation pathétique filmée dans un bar parisien. Ivre, il s’en était pris à deux personnes assises en terrasse, les qualifiant notamment de “dirty Jewish face” (sale gueule de Juive) ou encore “fucking Asian bastard” (putain de salaud asiatique). Condamné à 6 000 euros d’amende avec sursis, l’ancien directeur artistique de Dior s’était jusqu’à aujourd’hui fait discret. Dans le dernier Vanity Fair, il revient pour la première fois sur ses dérapages et sa descente aux enfers. Le tout assis sur un gros caillou plein de mousse.
2 Histoires d’eau
En anglais, wilderness désigne la nature sauvage, à l’image de ces chutes d’eau de toute beauté dans lesquelles Galliano a réussi à s’incruster et dont on apprend dans le petit encadré en haut à gauche qu’elles ont été immortalisées ce printemps par la grande Annie Leibovitz. Une subtile idée de mise en scène dont le message caché n’est pas très difficile à décoder. Au milieu de cette eau non canalisée dont on pressent la violence trône, mi-penaud, mi-serein, l’être humain en quête de rédemption. Ça tombe bien, l’eau est un élément hautement allégorique. Car elle est symboliquement celle qui guérit, régénère, purifie et permet la renaissance.
3 Périlleuses cascades
Sur le papier, tout cela fait sens (un peu trop même). Toutefois, le stylisme de la séance tendrait plutôt à faire passer John Galliano pour un petit farfadet de la forêt. Chemise de bûcheron, botte de pêcheur et gros bonnet donnent à réfléchir. L’homme blessé se serait-il retranché dans la nature afin d’échapper à la civilisation pourrie, au jugement médiatique et à son propre passé quand drogue et alcool ont pris le monopole. La vie n’est pas simple, elle n’est pas funky. Ainsi, tel un anachorète, John Galliano aurait fait le choix d’une vie spirituelle dans la solitude et le recueillement. Un scénario assez peu probable mais toujours plus tentant que ce que l’on pressent de la réalité. En quelques mots : une séance photo à gros budget, Galliano galérant pour rester stable sur un gros rocher en mousse après avoir enfilé des bottes que l’on porte habituellement sur un chalutier. Qu’est-ce que l’on ne ferait pas pour racheter ses péchés.
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