Alors que les saisons précédentes d’American Horror Story relisaient avec une allégresse pop et queer les multiples sous-genres du cinéma d’horreur (du film de maison hantée au freak show), sa nouvelle volée d’épisodes s’est ouverte sous des auspices crûment réalistes.
Implacable et glaçante, la septième saison d’American Horror Story: Cult, l’anthologie horrifique de Ryan Murphy, analyse la propagation de la peur dans la société américaine.
Alors que les saisons précédentes d’American Horror Story relisaient avec une allégresse pop et queer les multiples sous-genres du cinéma d’horreur (du film de maison hantée au freak show), sa nouvelle volée d’épisodes s’est ouverte sous des auspices crûment réalistes.
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https://youtu.be/-27J0sR9268
Un montage d’images d’archives résumant la dernière campagne présidentielle américaine aboutissait à un Election Day de cauchemar, couronnant, sous le regard médusé des personnages, le roi des clowns à la tête de la première puissance mondiale. En faisant de cette victoire d’un conservatisme rance l’épicentre d’un séisme contemporain, AHS: Cult se révèle mordante dans l’horreur et politiquement aiguisée.
Qu’est-ce qui sépare l’Amérique progressiste de sa fraction rétrograde ?
Ally et Ivy, restauratrices, élèvent leur fils dans une commune résidentielle. Si l’élection vient ébranler le moral de ces progressistes convaincues, elle agit également comme déclencheur de la coulrophobie (phobie des clowns) enfouie d’Ally.
Assaillie par des visions terrifiantes, elle sombre peu à peu dans la paranoïa et la peur de l’autre, et se livre à des actes irréparables pour protéger les siens. Si la folie d’Ally joue bien un rôle dans sa descente aux enfers, on comprend peu à peu qu’elle constitue l’objet d’une conspiration de démons – secte obscure regroupant un illuminé et sa sœur pédophobe, des voisins manipulateurs et des clowns tueurs, et peut-être même son psy… – réveillés par la victoire de Trump.
Alors que tous s’affairent à empoisonner la vie de l’héroïne par chacun de ses pores, le véritable questionnement de la saison se dessine : qu’est-ce qui sépare l’Amérique progressiste de sa fraction rétrograde, xénophobe, homophobe ? La peur est-elle l’origine réelle de ces comportements haineux, ou, au contraire, l’arme de prédilection des cœurs les plus sombres dans leur conquête du pouvoir ?
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