Nicolas Sarkozy vient de limoger le préfet de l’Isère pour sa présumée mauvaise gestion des violences de Grenoble. Ça devient une habitude.
« Préfet outragé! Préfet martyrisé! Mais préfet libéré! » aurait dit le Général en apprenant le remplacement du préfet de l’Isère, coupable de n’avoir pas su juguler la violence urbaine dans son département ces derniers jours.
Albert Dupuy, en poste depuis décembre 2008, doit prendre ses cliques et ses claques. L’embrasement du quartier de la Villeneuve, à Grenoble, après la mort d’un braqueur de casino dans une fusillade avec la police, aura eu sa peau. Plusieurs jours d’émeutes ont suivi, des tirs à balle réelle visent les forces de l’ordre, des incendies sont déclenchés.
Police partout, préfet au placard. Dégagé par Nicolas Sarkozy, qui annonce déjà le nom de son successeur. Eric Le Douaron, flic de métier et actuel préfet de la Meuse, sera installé par le Président en personne le 30 juillet. Un honneur jusque-là réservé à son chouchou séquano-dyonisien, Christian Lambert.
Le préfet de l’Isère n’est pas la première victime des chasses présidentielles, Nicolas “la Gâchette” Sarkozy aimant tirer les préfets comme d’autres les palombes.
In memoriam
Feu Dominique Rossi, coordinateur des forces de sécurité en Corse, écarté pour sa gestion de l’intrusion de militants nationalistes chez Christian Clavier en 2008. Depuis, il a été recasé à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). De toute évidence, qui a mal surveillé une villa peut contrôler la police.
En janvier 2009, c’est le préfet de la Manche et le directeur de la police qui se font limoger (clique pour lire d’où ça vient « limoger »). Deux semaines avant, une manif à Saint-Lô, en pleine visite de Nicolas Sarkozy, avait forcé le Président à battre en retraite.
Et que dire de Jacques Laisné, pauvre préfet du Var, lourdé pour une histoire de fosse septique? Pour tous ces hauts fonctionnaires sacrifiés, le peuple crie vengeance : en signe de solidarité, adoptez un préfet.