Qu’apportera Benjamin Millepied, appelé comme directeur de la danse, à l’Opéra de Paris ?
Le feuilleton promettait rebondissements et trahisons. Stéphane Lissner, futur patron de l’Opéra national de Paris, en accélérant la nomination du nouveau directeur de la danse, a tué tout suspense dans l’oeuf. Benjamin Millepied, 36 ans, prendra la suite de Brigitte Lefèvre fin 2014. Sexy, intelligent, formé à l’école américaine, il est aussi à l’aise avec les mécènes qu’avec les grands noms comme Forsythe ou Baryshnikov.
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Cet ancien soliste, chorégraphe de belles pièces pour le New York City Ballet (son ancienne maison) ou le Ballet de Lyon, prend les rênes d’une compagnie en grande forme. Salles combles, tournées plébiscitées, répertoire unique au monde (en gros, de Petipa à Merce Cunningham, de Noureev à Anne Teresa De Keersmaeker). Autant dire qu’il faudra pas mal de diplomatie à Millepied pour changer la donne. Lissner le soutiendra : ils ont déjà évoqué des projets où le ballet joindrait ses forces à l’opéra, la musique à la danse. Mais avec la crise, y compris pour les grosses institutions, la marge de manoeuvre est étroite. Aller vers l’extérieur, la province ou la banlieue, est ainsi plus facile à dire qu’à réaliser.
Plus que l’ouverture aux forces de la maison, c’est sa politique d’invitations qui sera scrutée. Des noms comme ceux d’Alexander Ekman ou d’Alexei Ratmansky sont avancés pour revivifier le néoclassique. On espère aussi des artistes plus contemporains comme Emanuel Gat, Hofesh Shechter ou, pourquoi pas, un Olivier Dubois. Le Ballet de l’Opéra de Paris s’est en attendant offert un sacré coup de projecteur dans un univers hautement concurrentiel. Benjamin Millepied est plus que Mr « Black Swan » (et le mari de Natalie Portman). Il est le nouveau visage de la France qui danse. Pas moins.
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