L’événement Manu Chao, la surprise Alex Sorres, l’héroïne Robi, la déception La Gale, la claque Hyphen Hyphen… C’était le festival Sakifo 2013 à la Réunion. On y était. On vous raconte.
L’événement : Manu Chao
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Une décennie que le festival réunionnais rêvait de le programmer. Pour son dixième anniversaire, le Sakifo l’a fait. Comme on pouvait s’y attendre, Manu Chao n’a pas eu de mal à enflammer la plus grande scène au premier soir du festival. Enfin du festival… Façon de parler. Annoncé au dernier moment, le concert de Manu Chao n’était finalement pas compris dans le pass supposément intégral mis en vente plusieurs mois à l’avance. Résultat : les nombreux soupirants de la star espagnole ont dû allonger la monnaie une seconde fois. Un peu plus de 11 000 personnes auront tout de même fait le déplacement pour voir un Manu en grande forme qui n’a laissé aucun répit au public (5 rappels et 2h30 de concert), d’autres – déçus ou fauchés – l’auront boycotté. Ceux-là auront aussi loupé Nathalie Natiembé. Fidèle à elle-même, la bien nommée « punkette du maloya » a chauffé la place à Chao comme il faut. « Tout ce que mi chante, c’est mon vie, mon alcool, mon cigarette, mon drogue. »
Le vieux/la classe : Winston McAnuff + Fixi
Rien de tel pour se mettre en jambes en cette fin d’après-midi que le duo McAnuff & Fixi. Tous deux habitués du Sakifo, la légende jamaïcaine et l’accordéoniste de Java sont remontés sur scène pour prodiguer leur reggae festif à un public conquis dès les premières notes. Fixi à l’accordéon et au piano, Winston à la guitare : « on va vous faire un p’tit maloya à not’ sauce ! » Une sauce qui prend rudement bien sur une scène que McAnuff suffit à éclairer comme la nuit tombe. Lui que nous appellerons affectueusement « le vieux ». « J’aime pas tout mais ça j’aime bien », lâche ma voisine de concert. La grande classe.
La surprise : Alex Sorres
Il en a fait du chemin depuis 2009, année de son premier album et de son Prix Alain Peters. Le spécialiste du rap made in Réunion – l’inventeur, disent certains, était assez méconnaissable sur la scène de la Poudrière qui pour le coup portait très bien son nom. Allié à un charisme indéniable, le hip hop maloya d’Alex Sorres a embarqué le Sakifo « dans les hauts » de son île (par opposition au littoral réunionnais). C’est plus facile pour « touch’ étoile » et « koz ek soley », c’est sûr. Tiens mais regardez qui voilà… Nathalie Natiembé aussi déchainée dans la fosse que sur scène la veille en première partie de Manu Chao. « Mi aim aou Alex ! », hurle-t-elle. Nous aussi on aime.
L’héroïne : Robi
Au troisième soir du festival, on l’entend au loin comme le chant de la sirène. Robi vient de monter sur scène, on fonce. Est-ce la pudeur des débuts ou ce petit problème de câble qui chiffonne tout le monde, on ne la sent pas tout à fait à l’aise. Et là on se dit, allez Robi. Parce que, sans nul doute, elle a la voix, elle a les textes, elle a la guitare qui sature (et un bassiste qui assure). Une belle reprise de la Lolita de Noir Désir plus tard, Robi emmanche son magnifique On ne meurt plus d’amour. Cette fois, elle est montée en scelle. « Nom de nom, un vrai rappel ? » Oui Robi, hâte que tu reviennes.
La déception : La Gale
Pas facile de passer derrière McAnuff et Fixi, certes. Avant d’y être, on se disait que ça risquait de dépoter. Pour sa première fois au Sakifo, la rappeuse ne laissera pas un souvenir impérissable. Ni même son acolyte du soir, le rapeur Rhynox.
Le WTF : BRNS
Programmé le dernier soir dans un coin du festival, le tout jeune groupe belge aurait tout aussi bien pu démonter l’une des scènes les plus imposantes du Sakifo. Pas grave : avec sa pop rock expérimentale et musclée, BRNS a confirmé la rumeur qui courrait et retenu autant de spectateurs que le périmètre imparti pouvait en contenir. Sur scène, ça décape. Et on ne parle même pas du chanteur qui sévit à la batterie.
La claque : Hyphen Hyphen
Dans un registre différent, la blonde Santa, chanteuse et guitariste des Hyphen Hyphen, nous a collé une claque magistrale. Tard dans la soirée, elle et ses copains niçois ont labouré la scène à coup d’électro-rock et de disco punk dans des tenues un poil kitsch. Juste ce qu’il faut. Et le public a suivi. Les paillettes sur la robe de Santa peut-être (on n’a pas bien compris la remarque de l’ami Maxime) : « C’est un peu gay friendly non ? »
La phrase : Zoufris Maracas
« Si quelqu’un dans le public a du rhum-zamal, faites tourner, on est venu pour ça. »
La photo : Winston McAnuff
En plein trip.
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