Se faire oublier. C’est ce qu’a tâché de faire Reiner Holzemer, pendant plusieurs mois de tournage passés aux côtés du créateur belge Dries Van Noten. Le fruit de son travail, documentaire baptisé Dries – Le maître flamand de la mode, nous invite à suivre ce designer discret au fil de plusieurs saisons, sur les défilés […]
Durant plus d’un an, le réalisateur allemand Reiner Holzemer s’est plongé dans le quotidien du talentueux et discret Dries Van Noten, créateur de mode belge à la renommée planétaire. Un documentaire exclusif qui sera diffusé le 1er octobre sur Arte.
Se faire oublier. C’est ce qu’a tâché de faire Reiner Holzemer, pendant plusieurs mois de tournage passés aux côtés du créateur belge Dries Van Noten. Le fruit de son travail, documentaire baptisé Dries – Le maître flamand de la mode, nous invite à suivre ce designer discret au fil de plusieurs saisons, sur les défilés et à chaque étape de la conception d’une collection (croquis, choix des tissus, élaboration des silhouettes, organisation du show). Entre ses ateliers baignés de lumière, situés à Anvers où il est né, et Paris où il défile chaque saison depuis 25 ans.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Au-delà des talents que l’on lui connait déjà (Dries Van Noten est un maître de la couleur, des associations d’imprimés audacieuses mais subtiles), on découvre, au gré de ces images, un homme humble, honnête, timide et passionné, dont les plaisirs sont simples. Passer du temps dans les jardins magnifiques de sa résidence secondaire, le château de Ringen, par exemple, cuisiner, ou encore arranger méticuleusement son intérieur.
Destiné à reprendre la boutique de mode masculine de ses parents à la fin des années 70, le jeune Dries se rend rapidement compte que revendre des vêtements l’intéresse bien moins qu’en imaginer. Après être passé par l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers où il rencontre ceux avec qui il formera la fameuse équipe des Six d’Anvers (Dirk Bikkembergs, Ann Demeulemeester, Walter Van Beirendonck, Dirk Van Saene et Marina Yee), il fait défiler sa première collection pour femme en 1986 à Londres. Le succès est immédiat : la célèbre critique de mode Suzy Menkes l’encense, la presse et les acheteurs sont sous le charme. Les commandes affluent.
Dries Van Noten est un créateur singulier en tous points. Il est l’un des derniers à avoir pu protéger son indépendance, l’un des rares à faire fabriquer les étoffes qu’il utilise, et sa patte est aisément identifiable. Il n’a que faire des tendances, des formes et des coupes à la mode : « Je pense d’abord à l’histoire que je veux raconter, j’ai en tête le sentiment exact que je veux faire passer dans une collection » explique-t-il devant la caméra de Reiner Holzemer.
Les contrastes, les tensions, la confrontation sont son moteur premier : Dries Van Noten est constamment en recherche du parfait équilibre entre mauvais goût et classicisme, cheap et respect des savoir-faire, culture pop et haute couture. Si son succès dure depuis trente ans (et une centaine de collections !) sans jamais s’essouffler, c’est parce que le créateur flamand fait sa mode différemment : avec passion et sincérité, sans hystérie ni précipitation.
« Je refuse de faire un produit qu’on achète et dont on se lasse très rapidement. Je veux que ce soient des pièces que l’on puisse apprécier, porter, mais plusieurs saisons plus tard, mais d’une autre manière. Un vêtement qui évolue avec vous, avec votre caractère », dit-il.
Dries Van Noten a en lui cette extravagance mesurée, cette audace délicate, cette authenticité qui se lit dans ses silhouettes. Tant de qualités qui font de lui l’un des piliers inébranlables de l’industrie de la mode, malgré les bouleversements dont elle fait l’objet aujourd’hui.
« Dries Van Noten, Le maître flamand de la mode », un documentaire de Reiner Holzemer. Diffusion sur Arte le dimanche 1er octobre à 16h55.
{"type":"Banniere-Basse"}