Dirty Diamonds 2

C’est LA solution : plutôt que de s’embêter à enregistrer une cassette pour la voiture ou à graver le CD idéal qui occasionnera un dangereux plongeon dans sa discothèque, choisissons sans hésiter les compilations des trois activistes (parmi lesquels la tête pensante des merveilleux Octet) du site D*I*R*T*Y. Après un premier volume qui a facilement mis la pâtée à toutes les compiles de bars réunies, les voici de retour avec dix-huit titres dans la droite lignée (plutôt éclatée) deleurs goûts musicaux : en dépit de l’image du site et de ses mixes, peu ou pas d’électronique (ou alors préhistorique, maquillée, reliftée), beaucoup de pop et de psychédélisme, un peu de mystère, et énormément de plaisir.

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Si le premier volume prenait l’auditeur par surprise, celui-ci joue la carte d’une meilleure cohérence dans son déroulé. Ici, on ne cherche pas la pépite historique juste pour amuser la galerie, mais pour sa facilité à s’associer à la modernité ambiante. Ainsi, un céleste William Sheller de 1970 passe-t-il le relais à la révélation new-yorkaise Sa Ra, le producteur Arthur Russell anticipant, dès 1986, une réponse aux vicieux électroniciens anglais de I Monster, le tout entrecoupé par John Foxx (le Kraftwerk anglais à lui tout seul), Nino Rota et sa valse triste de Casanova, Martin Gore (même si on aurait préféré l’original de Compulsion signé Joe Crow), Out Hud (petits frères dans l’ombre de The Rapture et !!!), The Konki Duet et ses jolies vocalises, Money Penny Project (génie electro grenoblois méconnu) et Harry Nilsson pour une clôture émouvante de cette sélection. La meilleure compilation de restaurant vient de sortir. Reste à ouvrir cet improbable restaurant.