Fatiguées des plaintes d’internautes qui se disent « rejetés » par des filles et relégués au rang de « simple ami », des jeunes femmes ont retourné le problème pour essayer de montrer qu’il était également difficile pour elles de n’être considérées que comme des petites amies potentielles.
Vous ne connaissez pas le mot « friendzone » ? Vous ne devez pas souvent aller sur Reddit, 4Chan et autre 9Gag. Fréquentés massivement par des jeunes hommes urbains, ces réseaux sociaux sont remplis de billets ou commentaires qui expliquent combien il est difficile d’être un « gentil garçon » quand on cherche à « trouver une copine ».
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Explication : selon la définition admise du « friendzoning », dès qu’un garçon apprécierait une fille, qui n’aurait pas envie d’en faire son petit-ami mais aimerait continuer à lui parler en tant qu’ami, il serait immédiatement « mis dans la zone des amis ». Soit n’aurait aucune chance d’aller plus loin qu’une amitié classique.
Une blague récurrente sur les réseaux sociaux
A son origine, l’expression vient de la série Friends (eh si). En 1994, dans la saison 1, Joey conseille à Ross de se dépêcher de proposer un rendez-vous galant à Rachel, pour ne pas être « coincé dans la Friendzone ». 20 ans plus tard, c’est toute une communauté de jeunes hommes déçus et amers qui aiment à partager leurs douloureuses expériences avec les filles.
En est même sorti un « meme », Friendzone Fiona, une image sur laquelle est le plus souvent inscrit une phrase qu’une fille pourrait dire à son petit-ami, suivie d’une précision qui souligne le fait qu’elle ne s’adresse qu’à un ami.
(« Viens voir un film chez moi » — Pour vraiment regarder un film.)
La « friendzone » poussée à l’extrême
Sauf que la théorie s’étend plus loin pour certains internautes, qui considèrent que les filles ne veulent pas d’eux, les « gentils garçons » (nice guys), parce que « les filles préfèrent les bad boys ». Ce qui peut donner lieu à des Tumblr exceptionnels comme celui des fameux Nice Guys of OKCupid.
Sa ligne éditoriale : regrouper les profils de certains internautes inscrits sur le site de rencontre OK Cupid, qui n’hésitent pas à se présenter comme des mecs « gentils » qui ne comprennent pas pourquoi les filles leur préfèrent d’autres garçons. Seul hic : leur profil ont souvent un détail gênant, comme ce jeune homme qui se présente comme un « gentil garçon auto-proclamé, qui est très respectueux« . Et de continuer : « Je ne peux vraiment pas être autre chose qu’une personne gentille… Genre, si jamais vous avez eu un petit ami violent, je ne veux pas affirmer ‘je vous avais prévenues’, mais je vous avais prévenues. »
Pour prendre le contre-pied de ces dérives, certaines internautes se sont posé la question différemment. Elles se sont demandé « pourquoi ce garçon m’a-t-il girlfriendzoné ? »
« Pendant tout ce temps, il te voyait simplement comme une petite amie potentielle »
La blogueuse du site Insert literary reference expliquait ce concept clairement en mai dernier :
« Tu connais un garçon depuis longtemps. Vous faîtes des choses fun ensemble – jouer aux jeux vidéos, regarder des films, aller à des concerts –. Tu l’invites à des fêtes, tu l’écoutes parler de ses problèmes. Tu fais tout ça parce que tu penses qu’il veut être ton ami. Mais vient ce moment fatidique où tu réalises que pendant tout ce temps, il te voyait simplement comme une petite amie potentielle. Et si tu le rejettes, il y a des chances qu’il ne te parle plus jamais.
Et l’internaute ObscenePenguin d’ajouter sur Reddit en s’adressant aux utilisateurs de l’expression « friendzone » : « Elle ne t’a pas friendzoné, c’est toi qui l’a girlfriendzoné. Elle ne t’a pas rejeté, elle est encore ton amie. Elle a juste refusé de sortir avec toi. »
Une manière de retourner le concept pour tenter d’en montrer l’absurdité. Evidemment, l’utilisation de ces termes, l’un comme l’autre, n’a rien d’universel ni de très modéré. Mais si le « girlfriendzoning » peut faire prendre conscience aux « nice guys » qu’il y a deux côtés à chaque histoire, le pari de ses créatrices est amplement gagné.
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