Loin des protestations violentes et bruyantes des activistes anti-fourrure devant le défilé Burburry à Londres lors de la fashion week, un collectif tente, pacifiquement, de faire réfléchir les aficionados de la mode sur les vêtements qu’ils achètent, et surtout à la manière dont ils sont fabriqués. Le Collectif des “Craftivists” – contraction de “craft” (travaux manuels) et […]
Aux alentours de la Fashion Week de Londres, des Craftivists ont disséminé des petits mots dans les vêtements de grandes enseignes pour faire réfléchir les acheteurs aux conditions de travail dans l’industrie de la mode. Les Craftivists prônent un militantisme doux et non-agressif pour éveiller les consciences durablement.
Loin des protestations violentes et bruyantes des activistes anti-fourrure devant le défilé Burburry à Londres lors de la fashion week, un collectif tente, pacifiquement, de faire réfléchir les aficionados de la mode sur les vêtements qu’ils achètent, et surtout à la manière dont ils sont fabriqués. Le Collectif des “Craftivists” – contraction de “craft” (travaux manuels) et “activists” (militants) – veut sensibiliser les acheteurs à travers l’utilisation de l’artisanat et de la couture pour imaginer des “protestations douces”. Broderie, tricot, point de croix et autres petits mots faits maison remplacent mégaphones et pancartes peinturlurées à la va-vite.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
https://www.instagram.com/p/BXK8ZKeAw49/?taken-by=craftivists
Des vêtements qui cachent l’exploitation de travailleurs
Pendant la fashion week de Londres, le collectif a lancé une action de “shop-dropping” dans les magasins des grandes enseignes proches des défilés de la Somerset House. A l’insu des marques, les militants ont discrètement mis dans les poches de vêtements, dans des sacs ou des chaussures, de petits messages soigneusement roulés sur eux-mêmes et fermés par un joli ruban coloré. Une fois déroulés, on lit des messages écrits à la main tels que :
“La beauté n’est pas seulement dans l’œil de l’observateur. Nos vêtements ne peuvent jamais être vraiment beaux s’ils cachent la réalité de l’exploitation des travailleurs.”
“Si les vêtements pouvaient parler… Ils vous diraient de considérer les personnes qui font vos vêtements, leurs conditions de travail et de s’intéresser aux droits de l’Homme. Ceci montre que l’activisme ne doit pas crier sur les toits, il peut gentiment vous provoquer depuis vos poches !”
https://www.instagram.com/p/BZGfx7mgFXT/?taken-by=craftivists
Le but est de sensibiliser les acheteurs, qui vont tomber par hasard sur ces billets, aux conditions de travail dans les pays où sont fabriqués leurs vêtements. Une action que la fondatrice du mouvement, Sarah Corbett, avait déjà mise en place lors de la fashion week de Stockholm en 2014.
Un militantisme “beau”, “bienveillant” et “juste”
Fondé en 2009, le groupe de Craftivists compte plus de 1 000 membres partout dans le monde mais est basé officiellement à Londres. Les actions peuvent se faire aussi bien de manière individuelle que collective. Les Craftivists encouragent d’ailleurs tout le monde à faire des actions de son côté et proposent sur leur site un kit avec des rubans, du papier avec leur logo et des consignes à suivre pour déposer des petits mots dans les magasins de fast fashion.
https://www.instagram.com/p/BYvmxbtgGVg/?taken-by=craftivists
Engagés pour dénoncer toutes sortes d’injustices sociales, les Craftivists sortent néanmoins régulièrement leurs aiguilles pour s’attaquer à l’industrie de la mode. Lors de la dernière fashion week, ils avaient affiché dans Londres des points de croix aux slogans positifs comme “soyez le changement que vous voulez voir dans le monde”, là encore pour inciter les gens à réfléchir à changer leur mode de consommation.
En Angleterre, ils collaborent sur des projets avec des organismes comme Unicef, Save the Children mais aussi certaines universités. Sur leur site web, ils expliquent :
“Il semblait être temps d’inventer une forme plus lente, plus humble, plus aimante et moins agressive de militantisme. Pas pour remplacer les autres formes d’activisme mais pour ajouter des outils pour protester efficacement.”
En 2013 déjà, la fondatrice du collectif avait publié un ouvrage intitulé Un petit livre du Craftivism en Angleterre. Il sera complété par Comment devenir un Craftivist : l’art de la protestation douce, qui sortira le 5 octobre 2017 au Royaume-Uni. La jeune femme interroge : “Si nous voulons un monde plus beau, plus bienveillant et plus juste alors notre militantisme ne devrait-il pas être beau, bienveillant et juste ?”
{"type":"Banniere-Basse"}