De la Rochelle. DSK n’est pas là. Et pourtant, à un an des primaires du PS, il est dans toutes les têtes.
Ira, ira pas. Voilà tout le débat au PS. Au PS, chacun attend de savoir si Dominique Strauss Kahn se présentera pour faire connaître son propre jeu. Selon un dernier sondage TNS Sofrès publié dans le Nouvel Obs, il battrait Nicolas Sarkozy au second tour par 59% contre 41%. « Il est quand même mieux placé que tous les autres pour porter le projet », explique Pierre Moscovici, député du Doubs et animateur du courant Besoin de gauche devant 300 personnes réunies à la Rochelle.
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« Sous la torture, si on me demandait s’il peut être candidat, je dirais que je n’en ai aucune idée. La réflexion n’est pas aboutie chez lui. Il a jusqu’au mois de juin s’il veut, avant ce serait pas mal. Croyez vous que Manuels Valls et François Hollande iront si DSK y va ? »
En attendant, chacun en profite pour avancer ses pions. Et organise sa rencontre avec les journalistes pour faire passer son message. A l’image de François Hollande, au café de la Marine, sur le port de la Rochelle : « Il faut se préparer humainement, psychologiquement, physiquement. » Son atout? « C’est moi, mes idées, mon expérience, mes capacités. »
François Hollande se prépare au cas où
« Lentement mais sûrement, il se met en situation », décrypte un de ses proches, le sénateur maire de Dijon François Rebsamen. En somme, il faut préparer la candidature de François Hollande au cas où DSK n’irait pas, histoire de récupérer suffisamment de cartes du patron du FMI pour continuer à exister dans le jeu. Et construire un rôle de présidentiable à celui que le PS surnomme « Flamby » depuis tant d’années, pour ses bons mots mais son manque de consistance. « Il ne doit plus être dans ce registre pour ne plus être dans la distance », explique Michel Sapin, un de ses amis.
« Si la décision est vite prise, il faudra avancer le calendrier car l’élection est prévue seulement en octobre 2011. Imaginez alors l’ambiance à la Rochelle l’année prochaine ! »
« Si DSK ne s’intéressait pas à l’élection présidentielle, il nous l’aurait dit«
Hors de question de toucher au calendrier, lui a répondu Martine Aubry. « On garde notre calendrier, n’en déplaise à tel ou tel. » En l’état, le calendrier adopté préserve toutes les chances de retour de Dominique Strauss-Kahn. Son mandat à la tête du FMI court jusqu’à l’automne 2012. Et ses partisans souhaitent qu’il puisse se déclarer le plus tard possible. « Mais pourquoi serait-il le premier à déposer sa candidature alors que les autres attendent ? », interroge Pierre Moscovici, un de ses fidèles. Et de lancer : « Si DSK ne s’intéressait pas à l’élection présidentielle, il nous l’aurait dit. » Pourtant, lui aussi devrait passer par des primaires. « Dominique ne doit pas en avoir peur. »
Pour le député du Doubs, d’une manière générale, l’ensemble des socialistes doivent se familiariser avec ce nouveau processus: « Ce n’est pas une menace. Il faut quand même qu’on ait une position cool sur les primaires. Ce n’est pas la guerre civile. » Mais, reconnaît-il, à l’inverse de ce qui se passe aux Etats-Unis, le processus est loin d’être naturel : « Il faut faire un apprentissage psychologique et politique des primaires au PS. »
Sauf qu’à force de ne pas savoir si le préféré des sondages sera candidat ou pas, les socialistes se positionnent. Au cas où… « Si Dominique n’y va pas, je me présenterai. Je me suis préparé pour relever la situation », précise Moscovici.
Jean-Louis Bianco se rappelle au bon souvenir des socialistes
Autre lieutenant, autre cas. Jean-Louis Bianco, proche de Ségolène Royal, n’exclut pas de se présenter même si la présidente de Poitou-Charentes décidait d’y aller. Devant un parterre de journalistes réunis chez André, restaurant de la Rochelle, il explique qu’il publiera à la rentrée un livre intitulé… Si j’étais président. Pas de quoi faire trembler DSK au FMI. Plutôt une manière de se rappeler au bon souvenir des socialistes au moment ou chacun se positionne.
Pourtant, commentent nombre de socialistes, il ne serait pas illogique que la première secrétaire puisse prétendre à être candidate. Et la petite phrase lâchée dans le livre de David Revault d’Allonnes, Petit meurtres entre camarades, –« Je me déciderai avant la fin de l’année », a été perçue comme un petit coup de pression mis au patron du FMI. Façon de le pousser à se décider rapidement. Au mois de septembre, DSK et Aubry sont censés se rencontrer.
Décidément, jamais absent n’aura autant fait parler de lui.
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