C’est l’anti-Chazal et l’anti-Ferrari. La présentatrice du JT du soir de Canal+ évoque sa passion pour Bret Easton Ellis et Arcade Fire. Mais elle coince sur Houellebecq.
Vous présentez le journal télévisé du soir sur Canal+ pour la quatrième année consécutive. Avec les chaînes d’info et le web, n’estce pas un genre éculé ?
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Non, je ne crois pas. Une grande chaîne doit avoir un journal télévisé. Les chaînes d’info ont nettement changé la donne, en montrant qu’il y avait d’autres rendez-vous possibles pour l’information que ceux de 13 heures ou de 20 heures. Ce sont ce genre de journaux qui sont caducs aujourd’hui, même s’ils continuent à drainer beaucoup d’audience. Mais je pense qu’on sort tout doucement de l’affrontement classique TF1-France 2.
Votre journal se revendique clairement ouvert sur l’international…
C’est simplement une volonté d’être en prise avec le monde. Et le monde d’aujourd’hui, il ne s’explique pas uniquement par l’information nationale. Je sais que c’est une tendance très française, résultat d’ un mélange de narcissisme et de fainéantise ; mais on ne peut pas se contenter d’expliquer le monde vu de chez soi. Il suffit de voir le traitement de certains médias étrangers sur ce qui s’est passé autour des Roms pour comprendre qu’on a intérêt à tenir compte de tous les points de vue. “France : la xénophobie”, a récemment titré Courrier international en reprenant uniquement des articles de l’étranger.
Vous avez récemment posé presque nue dans Paris-Match, expliquant que c’était la même démarche que celle des mannequins qui le font pour attirer l’attention sur certaines espèces en voie de disparition. Les journalistes risquent l’extinction, selon vous ?
Non, il reste encore des journalistes. Mais je voulais dénoncer la mise en valeur d’arguments physiques dans le choix de certains présentateurs de journaux. Voilà tout. C’était un peu une démonstration par l’absurde, je ne sais pas si ça a été compris comme ça. Mais globalement j’ai le sentiment qu’une véritable pression s’est abattue sur les journalistes. On le voit d’ailleurs avec l’avènement de sites comme Mediapart qui ne sont pas cadenassés comme le sont certains titres de presse plus traditionnels. Cette pression a fait que les informations s’échappent désormais par d’autres sources et sortent quand même. Dans le fond, c’est assez rassurant.
Cet été, on a lu dans les journaux beaucoup de “fictions politiques”. Est-ce selon vous une autre façon de dire les choses ?
Oui, mais je trouve ce genre assez perturbant au final. Il y a un brouillage qui me dérange un peu.
Vous vous passionnez pour la rentrée littéraire ?
Oui, même si c’est dur de naviguer au milieu de ces 700 livres. Je suis très impatiente de lire le Bret Easton Ellis. J’aime beaucoup cet auteur, j’avais adoré son dernier livre, Lunar Park, ce mélange déroutant entre fiction et réalité. Il a un vrai style propre.
Le nouveau Michel Houellebecq ?
Je ne suis jamais arrivé à lire un de ses livres dans sa totalité. Je bute sur la forme, je n’arrive pas à entrer dans son écriture. Et comme j’ai décidé que, pour moi, la littérature était une source de plaisir, j’ai arrêté.
Vos récents coups de coeur musicaux ?
Arcade Fire, bien sûr, je serai à Rock en Seine pour les voir. Je les ai découverts avec leur premier album, Funeral, c’était dans l’émission de Lenoir. J’étais en voiture et j’ai trouvé ce disque très sombre mais en même temps plein d’énergie. Ce moment passé à les découvrir, je m’en souviens comme d’une bulle. C’est très particulier pour moi, un choc émotionnel et musical. Je suis curieuse aussi de voir Roxy Music sur scène.
Du lundi au vendredi, 18h45, en clair sur Canal+
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