Chronique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 21 au 27 janvier
Alors qu’on assistait ce week-end à la Schaubühne de Berlin à la première de sa mise en scène de La Vipère (The Little Foxes) de Lillian Hellman (en prévision de sa venue aux Gémeaux de Sceaux du 27 mars au 6 avril, réservez au plus vite ce nouvel opus sombre et remarquable), Thomas Ostermeier fait preuve d’ubiquité théâtrale en présentant dans le même temps à Paris deux spectacles magistraux : Mort à Venise/Kindertotenlieder, d’après Thomas Mann et Gustav Malher (jusqu’au 23 janvier au Théâtre de la Ville) et Un ennemi du peuple, de Henrik Ibsen (du 27 au 31 janvier au Théâtre de la Ville). Un spectacle explosif, où le public est invité à débattre au beau milieu de la pièce avec l’un des personnages et où Thomas Ostermeier a choisi de remplacer le discours du docteur Stockmann, en butte avec les autorités de la ville lorsqu’il veut révéler la contamination de l’eau de la station thermale, par L’insurrection qui vient, texte rédigé par le Comité invisible, “attribué à vos compatriotes de Tarnac”, souligne Thomas Ostermeier.
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Au Centre Georges Pompidou, Tino Sehgal présente (Sans titre) (2000), la reprise d’un solo chorégraphique de l’artiste où il expose théâtralement la “danse scénique” dans une esthétique proche de l’exposition au musée. Une reprise qui est aussi l’occasion d’une transmission aux danseurs Boris Charmatz et Frank Willens, ses nouveaux interprètes (du 22 au 24 janvier).
On se réjouit de retrouver Alain Platel et les Ballets C. de la B. au Théâtre de Chaillot (du 24 janvier au 1er février) avec son dernier opus : Tauberbach (littéralement Bach chanté par des sourds), inspiré par un documentaire, Estamira de Marcos Prado, qui suit l’histoire d’une femme atteinte de schizophrénie qui vit dans une décharge aux environs de Rio de Janeiro.
A voir : L’Empereur d’Atlantis ou la mort abdique, opéra de Viktor Ullmann, sur un livret de Petr Kien, dans la mise en scène de Louise Moaty et sous la direction musicale de Philippe Nahon (du 24 au 30 janvier au Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet). Cet opéra décrit un monde dévasté, dirigé par l’empereur Overall, un fou, un tyran, à qui la Mort finit par refuser d’obéir… et dont il est utile et précieux de rappeler qu’il fut écrit en 1943 par Viktor Ullmann et Petr Kien alors qu’ils étaient prisonniers au camp de Terezin. A noter également, dans le cadre de cette programmation, la lecture le 28 janvier de textes de Charlotte Delbo : La Résistance par les arts, un hommage à la femme, écrivaine, assistante de Louis Jouvet, engagée dans la Résistance, ayant survécu à la déportation. Une lecture suivie d’un récital de lieder composés à Terezin, interprétés par le baryton Pierre-Yves Pruvot.
A Vanves, démarre la 16e édition du Festival Artdanthé (du 24 janvier au 5 avril), désormais dévolu à tous les arts de la scène. Coup d’envoi avec la compagnie de théâtre italienne Ricci/Forte qui présente deux pièces : Grimmless et Wunderkammer Soap et la première des trois chorégraphies de Loïc Touzé présentées durant le festival : La Chance.
Une seule soirée, le 23 janvier à la Scène nationale d’Orléans, pour découvrir PH, une chorégraphie de Mié Coquempot sur une musique de Pierre Henry qui a offert une sélection de trois œuvres puisées dans son répertoire à la chorégraphe – Envol, Empreintes et Grande Toccata. Conçue comme l’incarnation chorégraphique de l’expérience musicale proposée par le compositeur, PH fait tout autant appel à la danse qu’à la lumière, au dessin ou à la vidéo.
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