Après l’apéro “pinard et saucisson” du 18 juin organisé par les identitaires, un “apéro républicain” a réuni deux cents personnes samedi place de la Bourse à Paris.
Sur la place, un militant nationaliste me salue. “Alors, tu t’intéresses toujours à l’extrême-droite?” “Oui…” “C’est pas l’extrême-droite ici tu sais.” En deux phrases il résume le paradoxe de “l’apéro républicain” organisé dans la lignée de l’apéro pinard et saucisson qui avait fait si grand bruit le 18 juin.
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Pas de signes partisans ou d’appartenance, mais des participants pour la plupart déjà croisés en manifs. Une organisation discrète mais des organisateurs bien connus : Riposte laïque, des associations émanant du Bloc identitaire, un membre du comité national de l’UMP, un site web de “veille anti-islamique…”
Vieux trotskistes et natios pur jus se retrouvent donc copains comme cochons autour d’un verre de vin, pour fêter l’anniversaire de la Troisième République, but officiel de la réunion. Ce qui les rassemble? Des autocollants “pas de talibans en France” et une tendance à chanter la Marseillaise en levant le poing.
Saint-Aignan et l’équipe de France
A la tribune, Pierre Cassen, l’ancien ouvrier du Livre trotskiste de Riposte Laïque, prouve s’il le fallait encore qu’il a bien changé de camp. Son discours républicain sur l’islam, encore audible il y a quelques mois, a laissé place aux thèmes traditionnels de l’extrême-droite : sécurité, laxisme des juges devant les “racailles”, éloge de l’ordre.
Il raille “la mémorable équipée de l’équipe de France de football qui a montré son attachement au drapeau” et revient sur les événements ressassés tout l’été dans les milieux nationalistes : Grenoble, Saint-Aignan, les affiches “Fièrement halal”, l’agression d’un homme qui ne suivait pas le ramadan.
Pour finir, Pierre Cassen salue le “courage physique” des participants, venus malgré “les demandes d’interdiction et les menaces physiques d’organisations d’extrême-gauche”.
L’extrême-gauche était représentée par quatre garçons sous un drapeau noir de la Fédération anarchiste, qui ont pointé leur nez pour la beauté du geste. Ils se font recevoir à coup de Marseillaise (poing levé, toujours) et de “communistes assassins!”.
Serge “Batskin” Ayoub, roule des mécaniques : “Alors les anarchistes, on vient combattre la laïcité”? Les gendarmes mobiles s’interposent. Vu l’âge des participants, la manif ne risque pourtant pas trop de dégénérer, mais ils sont là en force. Quelques échauffourées éclatent tout de même, filmées par BFM TV :
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