Le rappeur MC Hammer a été célèbre dès la fin des années 80 pour ses tubes addictifs autant que pour ses chorégraphies et ses tenues qui auraient dû en toute logique être interdites par la police du bon goût vestimentaire. Quelques soucis financiers et un léger manque d’inspiration l’avaient fait un peu oublier, mais il a su retrouver les lumières de la gloire grâce à celles de la foi…
Dès ses 11 ans, le jeune MC Hammer, de son vrai nom Stanley Kirk Burrell, se fait remarquer pour son énergie et ses talents de danseur par le patron de l’équipe de baseball d’Oakland, située non loin de San Francisco et d’où il est originaire. Il se fait en effet engager par l’équipe des Oakland A’s en tant que “batboy” , un job qui consiste à porter les battes de baseball de l’équipe.
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Un peu plus tard, il tentera à son tour l’aventure en tant que joueur mais le résultat se montrant peu convaincant, il décide de s’engager dans la Navy pour quelques années. A son retour, au milieu des années 80, il se met à la musique et forme un groupe de “christian rap” nommé Holy Ghost Boys avec qui il produira quelques titres qui trouveront un certain écho dans le milieu rap de la région. Avec l’aide de plusieurs joueurs de l’équipe des Oakland A’s, Stanley, qui a dorénavant choisi le blaze de MC Hammer, trouvera les fonds pour monter son propre label Bust it Productions.
C’est en 1987 que le succès commence à apparaître grâce à son premier album solo Feel my Power et les disques à se vendre à la pelle depuis le sous-sol de sa maison et le coffre de sa voiture, qui fait office de bureau et de magasin mobiles… Le bouche à oreille fonctionne à plein tube, à tel point que les maisons de disques se bousculent pour signer MC Hammer qui finit par conclure un deal avec Capitol avec à la clé une coquette avance de 750 000 dollars, et un contrat pour plusieurs disques.
L’inventeur du parachute’s pant
MC Hammer réitère un an plus tard, en 1988 avec l’album Let’s Get it Started, qui s’est placé numéro un des charts R&B et s’est tranquillement vendu à 2 millions d’exemplaires. Et cela, grâce à une farandole de singles dont Turn this Mutha out qui contient un sample de George Clinton, et Let’s Get it Started. Rapidement son style novateur et résolument frais séduit un public plus large. Les critiques de l’époque disent alors qu’il est le pont entre la culture hip-hop, alors beaucoup moins importante qu’elle ne n’est aujourd’hui, et la culture mainstream.
En 1990 il sort l’album Please Hammer, don’t Hurt them qui contient le single ultra culte U Can’t Touch This (qui remporte le Grammy Award de la meilleure chanson R&B l’année suivante) qui sample le non moins culte Super Freak de Rick James. La chorégraphie qu’il entreprend d’ailleurs dans ce clip est pratiquée par toute la jeunesse américaine de l’époque. Elle rentre même dans le langage courant puisqu’on la nomme désormais “The Hammer Dance”. Les pantalons dont il s’affuble, les “parachute pants”, seront par la suite portés par toute une génération de fans qui reniera quelques années plus tard cette douloureuse période vestimentaire.
L’album restera numéro un des charts Billboard pendant 5 mois, et sera d’ailleurs premier disque labellisé hip-hop à devenir disque de platine, avec plus de dix millions d’exemplaires vendus. MC Hammer rentre officiellement dans le panthéon des superstars et devient par la même occasion égérie pour Pepsi, à l’instar du roi de la pop, Michael Jackson. Et comme les Jackson Five en leur temps, il aura droit à un dessin animé à son effigie sur ABC, nommé Hammerman.
Si le succès commercial est au rendez-vous, les critiques dans le milieu du rap se multiplient, on l’accuse d’être un “faux”, tout comme son grand pote Vanilla Ice. Fort heureusement sa crédibilité sera à nouveau restaurée quand Ice T en personne prendra publiquement sa défense en 1991 sur son album Original Gangster. Cette même année il sort son quatrième opus, Too Legit to Quit, qui contient le single 2 Legit 2 quit, qui fut illustré par un clip à très haut budget avec un casting de haute volée, James Brown en tête.
Sauvé du gouffre financier par la foi
Alors même que les ventes de ses albums suivants diminuent, ses dépenses deviennent, elles, exponentielles. MC Hammer a en effet pris la mauvaise habitude d’entretenir une armée de courtisans. Ceci ajouté à la somme faramineuse, 12 millions de dollars, que lui a coûtée sa villa, et vous obtenez une faillite. En 1996 c’est officiellement la banqueroute. Le rappeur aurait pu se laisser aller, mais au lieu de cela, et armé d’une foi sans pareille, il remonte la pente, paie toutes ses dettes à l’Etat (selon ses dires) et devient pasteur dans la foulée.
Une activité qu’il pratique dans le privé, comme lorsqu’il célèbre le mariage de Vince Neil de Motley Crue ou celui de Corey Feldman, ancien enfant star qu’on a pu voir dans les Goonies et Stand by Me, mais aussi au sein de sa propre émission télévisée M.C. Hammer and Friends, l’amour de Dieu n’empêchant celui du showbusiness. Conférencier à Harvard et Stanford Dieu lui a donné la foi et MC lui en est reconnaissant. Aujourd’hui il gère toujours sa société de production et se produit en concert plusieurs dizaines de fois par an.
Mais ce qui semble désormais plus passionner MC Hammer c’est le monde merveilleux d’Internet. L’ancien rappeur a en effet investi dans de nombreuses start up et moults applications Ipad, tant et si bien qu’il donne désormais des conférences à Harvard, Wharton et Stanford sur les nouveaux médias. Il est d’ailleurs l’une des premières célébrités à avoir utilisé le réseau social Twitter où il compte plus de 3 millions de followers et sur lequel il est très actif. On attend en toute logique le tweet magique qui annoncera son grand retour.
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