Faire un musée ambulant, c’est possible ? Eh oui, le MuMo2, Musée mobile itinérant sera présent en Ile-de-France du 25 septembre au 21 octobre. Né d’un désir de partage, ce musée mobile nouvelle génération va à la rencontre des territoires périphériques afin de rendre l’art accessible à tous.
Initié en 2011 par Ingrid Brochard, le MuMo a sillonné l’Europe et l’Afrique et a repris sa route en France en avril dernier, après avoir entièrement reconçu par la designer Matali Crasset. Projet socialement et humainement engagé, le MuMo a été imaginé sous forme de musée mobile afin de pouvoir aller à la rencontre du public, des enfants notamment, dans le but de réduire la fracture culturelle liée à l’éloignement géographique et social des musées. Ce sont pas moins de 80 000 enfants entre l’Europe et l’Afrique qui ont découvert le musée itinérant. De cette étonnante aventure émerge une problématique intéressante: rencontrer l’œuvre, être à son contact et au plus près de l’art lui-même, dépouillée de toute médiation.
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Un cabinet de curiosités
« Le pari du MuMo porte sur la rencontre, l’évènement de la rencontre. (…) il faut que l’évènement ait lieu, que naisse le face-à-face avec l’œuvre dans l’innocence du regard, pour que la rencontre et la reconnaissance advienne » explique le philosophe Alain Kerlan.
“Dégager des nouvelles logiques et y insérer la vie, plus précisément le vivre-ensemble”
« J’aime bien travailler sur des choses qui n’existent pas pour dégager des nouvelles logiques et y insérer la vie, plus précisément le vivre-ensemble. » explique Matali Crasset. La designer a imaginé le camion du MuMo2 comme un « espace intermédiaire qui viendrait s’intercaler entre le lieu d’exposition et l’espace extérieur ».
La salle d’exposition n’est pas conçue comme un lieu de monstration mais comme un endroit dans lequel on est actif : on peut ouvrir les tiroirs, sortir des choses, etc. La logique de scénographie est celle d’un cabinet de curiosités dans lequel on montre nombre d’objets divers qui entrent en relation les uns avec les autres. Le camion du MuMo2 se déploie à l’horizontal contrairement au MuMo1 comme « une porte, une perche », « une volonté d’accessibilité qui devait être visible de l’extérieur ».
Une expo sur le thème du cadavre exquis
Le MuMo s’associe avec les Frac afin de contribuer à la diffusion de la création contemporaine. Le commissariat des expositions est confié aux directeurs des Frac implantées dans les régions où le camion-musée mène sa route. Les zones rurales et les quartiers périphériques sont ciblés en priorité afin que l’exposition s’adresse aux populations les plus susceptibles d’êtres confrontées au « désert culturel ». Le projet a pour but de faire tomber les barrières sociales, géographiques et culturelles en proposant une programmation artistique qui s’adapte au public.
Pour l’exposition Exquis! les trois directeurs des Frac Ile-de-France, Basse et Haute Normandie ont pioché pas moins de quinze œuvres dans leurs collections afin de constituer la collection éphémère du MuMo.
Ces œuvres entrent en résonance les unes avec les autres autour du thème de la sculpture. Chaque œuvre en complète une autre et l’exposition forme un gigantesque cadavre exquis. L’œuvre de départ est celle de Richard Fauguet : un oiseau de Brancusi affublé d’un bec verseur en métal. Les petits théâtres photographiés de Zin Taylor offrent une vision ludique de la sculpture et nous guident dans le reste de l’exposition. En prolongement de la visite, des ateliers, des portes ouvertes et d’autres évènements sont proposés afin d’inclure les publics dans une démarche ludique et participative.
Exquis! MuMo2, du 25 septembre au 21 octobre en Île-de-France
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