Shoegaze d’une nuit d’été : l’album solaire d’un génie noise.
Figure totémique et prolifique de la musique drone, Jefre Cantu-Ledesma signe ici son album le plus accessible. Moins alangui que ses échappées ambient (The Garden of Forking Paths), moins énervé que ses déflagrations noise (A Year with 13 Moons), On the Echoing Green précise la veine de l’ep In Summer. D’été, il est aussi question dans A Song of Summer, dix minutes qui donnent le ton d’ensemble après une courte ouverture aux semelles de plomb. De cette lourdeur on passe à la moiteur puis à la légèreté : un nuage électrique flotte dans un ciel bleu intense, promettant une pluie d’orage dessinée par une guitare évanescente – qui est la star ici.
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C’est la surprise de ce disque, qui sonne comme un Garden of Delete (chef-d’œuvre de Oneohtrix Point Never) qui aurait troqué son carburant indus/grunge pour des réminiscences shoegaze et dream-pop. Le tube impressionniste The Faun réveille My Bloody Valentine ; ailleurs, c’est avec le Tim Hecker épanoui de Love Streams que Jefre Cantu-Ledesma dialogue. Et sur des cimes comme le bien-nommé Tenderness ou un Vulgar Latin au génie tordu, le disque ne ressemble à rien d’autre qu’à la somme apaisée d’un artiste majeur.
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