Deux articles farfelus parus dans la presse américaine racontent un pays ruiné par les hipsters, puis les impôts. Well, well, well.
Le sujet
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On le sait, la France est un objet de fantasme pour l’Américain – la France se résumant malheureusement souvent à Paris. Mais à peine les fesses posées dans son avion pour “le Fronce”, on aimerait penser que le “cainri” est saisi par autre chose que cette émotion gluante et surannée mixant les quelques infos qu’il aurait glanées sur notre pauvre vieux pays : un bout de Révolution française (notre côté gauchiste), une tranche de foie gras et un verre de sauternes un peu agressif (notre côté viveur), dix minutes de Marion Cotillard dans La Môme ou de Gérard Depardieu en Christophe Colomb, une photo de la tour Eiffel illuminée (super), une toile d’un peintre quelconque (on dit Monet ou Manet ?), et une petite claque sur les fesses (au Sofitel de New York ?). On aimerait penser autre chose mais deux articles publiés dans la presse US – le New York Times et Newsweek – semblent nous condamner à vivre avec ce cliché.
Le souci
En novembre, Thomas Chatterton Williams, journaliste et écrivain, se tapait une hallu “sur Paname” dans le New York Times, expliquant dans un papier intitulé “How hipsters ruined Paris” comment une horde de barbus cyniques aurait bousillé la ville. Selon lui, ces hipsters auraient détruit notre capitale et sa gentille bohème en transformant les bars à hôtesses de Pigalle en bars à cocktails : pas cool. Il avait été rappelé à l’ordre par Spud Hilton du San Francisco Chronicle, qui dénonçait le ton passéiste et le caractère approximatif de l’article. En janvier, c’est une autre journaliste américaine, Janine di Giovanni, qui publie pour Newsweek “The Fall of France”, décrivant un pays miné par les impôts ou le prix exorbitant du lait – 3 euros le demi-litre (di Giovanni vit dans le VIe, mais bon). Autre souci : les syndicalistes bien sûr, les penseurs qui quittent le pays, ou cette femme aperçue en croisière en Guadeloupe pendant son congé de maternité. La France serait, pour elle, confrontée à un exil massif qui rappellerait celui des Huguenots en 1685 après la révocation de l’édit de Nantes (tiens, tire sur le joint si tu veux).
Le symptôme
Bien entendu, les réseaux sociaux ont fait leur travail, et les malheureux journalistes ont été la cible d’attaques. Janine di Giovanni aura essuyé une série de tweets assassins, regroupés sous la bannière “La chute de Newsweek.” Mais pas de quoi sombrer dans la parano du French bashing, puisque le sérieux journalistique de ces deux articles est à prendre avec des pincettes. Di Giovanni explique, entre autres, que Fleur Pellerin (d’abord appelée “Pellegrin” avant rectification) a été envoyée au Forum de Davos car elle était en gros la seule à être bilingue en anglais. Magnifique. Pierre Siankowski
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