Adoubé par le maître de l’horreur et auréolé du meilleur démarrage de l’histoire du box-office US pour un film d’épouvante, Ça s’annonce comme le point d’orgue d’une année où petit et grand écrans auront connu pas moins de six adaptations de romans de Stephen King (La Tour sombre, Gerald’s Game, Mr. Mercedes, The Mist, Castle […]
Une adaptation simplificatrice du pavé de Stephen King, qui ne réussit même pas à faire vraiment peur. Ça va pas.
Adoubé par le maître de l’horreur et auréolé du meilleur démarrage de l’histoire du box-office US pour un film d’épouvante, Ça s’annonce comme le point d’orgue d’une année où petit et grand écrans auront connu pas moins de six adaptations de romans de Stephen King (La Tour sombre, Gerald’s Game, Mr. Mercedes, The Mist, Castle Rock et Ça).
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De plus, le filmage aux mains de Cary Joji Fukunaga, réalisateur de la première saison de True Detective, pouvait faire saliver. Mais c’est finalement l’Argentin Andrés Muschietti, dont c’est le second long après le remarqué Mama en 2013, qui eut la lourde tâche de mettre en images l’imposant roman.
Le « Ça » de 2017 opère un processus de simplification
Bien qu’il s’agisse d’une première adaptation d’ampleur pour le cinéma, les aventures du club des ratés ont déjà traumatisé les générations précédentes avec un téléfilm de Tommy Lee Wallace diffusé en 1990, où l’excentrique Tim Curry faisait des merveilles dans le rôle du clown maléfique Grippe-Sou.
Limitée par son esthétique très télé et ses effets spéciaux d’un autre temps, cette version avait néanmoins le mérite d’être fidèle à l’ambitieuse construction non-linéaire du roman qui ne cesse d’effectuer des allers-retours entre deux périodes de temps espacées de vingt-sept ans.
Le Ça de 2017 a quant à lui opéré un processus de simplification puisque tous les épisodes concernant l’enfance des personnages ont été ramassés dans un premier film auquel succédera un second qui se concentrera sur le retour du clown et la reformation du club des ratés vingt-sept ans plus tard.
Préférant la lisibilité commerciale et l’effet “mais que sont-ils devenus ?” au complexe puzzle temporel du King, Ça déroute. Puis, Ça fâche presque quand il décide de déplacer le cadre temporel des années 1950 aux années 1980, pour mieux surfer sur l’esthétique rétro popularisée par la série Stranger Things.
Ainsi, à force de calibrage marchand et d’opportunisme, Ça ne parvient pas à trouver sa singularité. Ne cultivant aucun mystère de par ses effets au réalisme fade, son caractère effrayant est des plus convenus. Muschietti a beau déverser des litres de sang dans une salle de bains et rajouter cinq rangées de dents à son clown, sa capture d’une Amérique reculée faite de racisme, de peurs enfantines et de parents défaillants est bien pâle et peu incarnée.
Ça d’Andrés Muschietti (E.-U., 2017, 2 h 15)
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