Un roman de guerre, un livre saturnien, ou une fantaisie foutraque et baroque : voici les cinq révélations littéraires de 2013.
Xavier Boissel – « Autopsie des ombres »
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Avec son premier roman, Xavier Boissel transforme l’essai. Au sens propre. On avait découvert sa prose et son obsession pour la guerre dans Paris est un leurre, non-fiction parue en 2012 autour de 14-18. Dans Autopsie des ombres, ce prof de français né en 1967 s’inspire du conflit en ex-Yougoslavie et ausculte la descente aux enfers d’un ancien Casque bleu, hanté par ses souvenirs. Un livre saturnien qui dissèque la guerre contemporaine au scalpel. (Inculte)
Kevin Powers – « Yellow Birds »
L’entrée en littérature d’un vétéran. Originaire de Virginie, cet Américain de 32 ans est entré dans l’armée à l’âge de 17 ans et a combattu en Irak. A son retour, il comprend que cette guerre est fondée sur un mensonge et se sent trahi. De cette expérience, Kevin Powers a tiré son premier roman, Yellow Birds, un livre suffocant aux phrases saturées de sable, de sang et de poussière, qui suit l’itinéraire de deux soldats, Murph et Bartle, et explore le sentiment de culpabilité qui hante celui qui revient vivant. Un grand roman de guerre. (Stock)
Loïc Merle – « L’Esprit de l’ivresse »
Ce Lyonnais de 35 ans a enflammé la rentrée littéraire avec un premier roman balancé comme un cocktail Molotov. Un livre lyrique et incandescent autour de trois destins – un travailleur social, une féministe et un président en déroute – qui réinvente les émeutes des banlieues de 2005 et imagine une “Grande Révolte”. Prof d’histoire-géo à Argenteuil, Loïc Merle a vécu de près ces événements et a cherché à donner une voix à ces lieux “dont les cris ne sont jamais entendus”. Explosif. (Actes Sud)
Nina Allan – « Complications »
Sa première histoire, elle l’a écrite à l’âge de 6 ans. Nina Allan ne perd pas de temps. Le temps, justement, c’est l’obsession de cette Anglaise de 47 ans, fan de Nabokov et de Ballard, marquée à jamais par La Machine à explorer le temps de H. G. Wells. Complications, son premier livre traduit en français, est une mécanique complexe aux rouages subtils, remplie d’horloges et de montres. Un entremêlement vertigineux d’histoires parallèles qui oscille avec aisance entre science-fiction et questionnement philosophique. (Tristram)
Pola Oloixarac – « Les Théories sauvages »
Surnommée “la nouvelle Michel Houellebecq” et devenue un phénomène dans son pays, l’Argentine, Pola Oloixarac est l’auteur d’un premier roman étrange et déroutant. Dans ce livre labyrinthique à la limite du surréalisme, elle sonde la misère sexuelle des filles de sa génération. La narration bifurque sans cesse, des plans cul d’intellos au physique ingrat à l’histoire de la narratrice avec un vieux prof de philo en passant par les théories pseudoscientifiques d’un anthropologue fictif. Une fantaisie foutraque et baroque. (Seuil)
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