L’été dernier, on discutait avec les Lemon Twigs lors des Eurockéennes de Belfort. A la coule, ils nous parlaient de leur futur, qui loucherait peut-être vers le hip-hop new-yorkais. On se mit à rêver d’un mélange malicieux et naturel entre les productions diaboliques du rap et les guitares saillantes du rock 60’s qu’ils maîtrisent avec tendresse : un […]
Sur un ep plein comme un œuf d’autruche, retour pétaradant des frères D’Addario.
L’été dernier, on discutait avec les Lemon Twigs lors des Eurockéennes de Belfort. A la coule, ils nous parlaient de leur futur, qui loucherait peut-être vers le hip-hop new-yorkais. On se mit à rêver d’un mélange malicieux et naturel entre les productions diaboliques du rap et les guitares saillantes du rock 60’s qu’ils maîtrisent avec tendresse : un truc comme Who-Tang Clan.
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Il n’en est rien sur ce plantureux ep de chutes remaniées de studio, mais ce n’est pas grave du tout : les Lemon Twigs restent une des propositions pop les plus joyeuses, excitantes, pétillantes de l’époque. Il ne faut pas être grand observateur des charts mondiaux pour savoir que, sur ce créneau, les deux frangins sont un peu seuls. La pop et le rock des années 2010, grands balayés de la popularité, voire de l’excitation tout simplement, ont trouvé là les gueules, les refrains et le toupet qui manquaient à sa visibilité.
Un futur classique ?
Comme les Strokes au début du millénaire, ils offrent une flamboyance et une inventivité à des langues en passe de devenir classiques, voire mortes : remercions-les pour avoir illuminé la vitrine poussiéreuse du rock, avoir fait entrer des kids ébahis dans cette bonne vieille échoppe. Leur énergie, leur candeur, leur sens du gimmick et du son qui fesse ont fait d’eux la coqueluche des festivals et concerts, qui restent leur habitat naturel.
Peut-être encore timorés en studio au regard de leurs ambitions multicolores, ils se souviennent ici de leur jeunesse de music-hall dans les théâtres de Broadway, appliquant malicieusement au rock électrique et grandiloquent les recettes imparables de l’entertainment. A pas 40 ans à eux deux, les frères D’Addario, dont le nom de famille pourrait se traduire par dare-dare, continuent de cavaler, de faire les couillons et des galipettes dans ce qui pourrait n’être qu’un musée. Il suffit d’un riff de Why Didn’t You Say That?, d’un refrain hippie de Beautiful pour que leur joie, leur enthousiasme et leur légèreté contaminent et annihilent les traîne-la-mort, les peine-à-jouir. Peace & Love ≥ Pisse-vinaigre.
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