Le carnet electro s’était penché sur eux en 2013. Mais pour ces artistes méconnus, ou à la célébrité récente, le meilleur reste à venir. Première partie des douze noms electro à suivre en 2014.
Herr Styler
A l’aise pour détourner les œuvres de jeunes pousses, Herr Styler, installé à Paris, avait remisé en novembre une exquise vieillerie pour les besoins d’une rétrospective : Little Ghetto Boy de Donny Hathaway. Succès immédiat. Avant Noël, une mystérieuse photo de forêt a été publiée sur la page Facebook du duo. Avec une indication pour le moins explicite : « soon ». C’est sans doute pour annoncer Happiness Was A Light Sleeper, un EP à venir en janvier, avec le très groovy Pienzm. On veut croire qu’il est l’arbre qui cache le LP.
French Fries
Figure de proue du label français Clekclekboom, qui porte un son à la fois bass et club, French Fries ouvrira le ballet des LP maison dans le courant du premier trimestre 2014. L’ancien DJ résident de la Favela Chic a fait un rêve qui s’est matérialisé en un concept album. A en croire le premier single connu depuis quelques semaines, ce rêve se déroulait vraisemblablement quelque part entre Chicago et Detroit dans un futur gouverné par les machines analogiques.
Kaytranada
Il suffit de regarder son Soundcloud pour voir que ce Canadien a remixé tout ce que le monde compte d’artistes soul ou hip hop. C’est assez inégal mais ça semble capable de provoquer des réactions folles, comme donner le sourire à Arlette Chabot ou faire bouger le booty de Christine Boutin. Le garçon de Montreal a signé chez Bromance (le label de Brodinski pour les novices). En décembre, Kaytranada a frappé un grand coup avec un mix au titre provocateur qui n’a pas manqué de faire réagir : « Instrumental hip hop is dead ».
Blind Digital Citizen
L’an dernier, nous avions été subjugués par la puissance de War et Reykjavik 402. Dans Enfant Flamme, l’EP sorti cette année, la musique electro-pop de Blind Digital Citizen restait possédée par le quasi-spoken word de François Devulder. Jusqu’à la nouvelle année, le groupe offre son remix de Feelings de Concorde, une version hypnotique à l’extrême, sa vision de l’orgasme auditif. Difficile de ne pas trépigner à l’idée qu’un album puisse sortir, un jour.
Employee Of The Year
Leur nom ne trompe pas : les Employee Of The Year ont, en effet, des gueules d’élèves modèles. Mais attention à ceux qui les croiraient dociles ; c’est eux qui ont le pouvoir sur nos jambes. Depuis 2011, ces Parisiens distillent des riffs de guitare dans leurs tuyaux électro, oscillant entre pop et techno. Après le premier EP du duo, 1, voici le second, logiquement intitulé 2. Si la marque synthpop se fait sentir d’emblée sur Coming et Somethin About, les titres suivants frappent par leur quête de l’épure, de l’émotion simple et pure.
Grindi Manberg
La new wave n’est pas morte, un Rémois la ressuscitera en janvier sur un premier EP prometteur, Fantasized Lumberton. Entouré de deux acolytes, Romain Thominot, révélation du Printemps de Bourges, survole de sa voix les nappes synthétiques à bonne altitude, tel Mark Hollis. Romantisme sans fanfreluche qui marie en harmonie synthétiseurs dissonants et guitares saturées, soulignant que dans le cloaque des émotions peut surgir la lumière, comme sur Nitrogenous Wind, le morceau qui ouvrira l’EP.