Le sampleur de Mouloud est un goinfre. Sur Easier with a Sampler, il bâfrait ainsi sans réserve les derniers vinyles achetés par le duo français, mais calait très vite sur les amuse-gueule de saison (les salades mélangées de l’electroclash ou du big-beat). Il a cette fois-ci patienté jusqu’aux plats de résistance ? la soul, le […]
Le sampleur de Mouloud est un goinfre. Sur Easier with a Sampler, il bâfrait ainsi sans réserve les derniers vinyles achetés par le duo français, mais calait très vite sur les amuse-gueule de saison (les salades mélangées de l’electroclash ou du big-beat). Il a cette fois-ci patienté jusqu’aux plats de résistance ? la soul, le blues ?, qu’il dévore avec nettement plus de manières et de discernement. L’analogique (harmonica, antique clavier Rhodes, guitares Bo Diddley et amplis Vox) vient donc ici donner des leçons de souplesse et de funky dissolu à une armada digitale plutôt bonhomme et coulante. Les beatboxes et les boucles, plutôt que d’assommer comme autrefois, structurent ici avec plus de nonchalance un groove parfois irrésistible (Mr Married Man ou The Man with the Harmonica), que les deux garçons décrivent comme du « dirty digital blues » ou du « rhythm’n’blues moderne ».
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« We like every kind of music’« , susurre l’un des nombreux samples vocaux (dont Big Bill Broonzy sur le tonitruant The Sweetest Girl I Know, à l’écoute duquel Moby pourrait se faire des cheveux) qui croise la voix trop filtrée de Stéphane. Et effectivement, si on sent que Mouloud a appris la mélodie dans les saintes écritures pop, c’est sans œillères et sans calcul qu’il invite hip-hop, rock, blues ou big-beat à sa fiesta permanente. Mouloud fournit les alcools forts, les excitants et la musique, vous n’avez que les pieds à emporter ? et de quoi, éventuellement, nourrir le sampleur.
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