Lorsqu’il s’agit de condenser différentes formes d’arts et d’influences, le jeu vidéo devient tant un vecteur qu’un support, se transformant en une œuvre à part entière porteuse de multiples facettes. Après 10 ans à développer la série Halo, Bungie créa la surprise en présentant Destiny et son univers mêlant science-fiction et fantasy. Fruit d’un travail débuté dès le début des années 2000, le projet tient en son coeur une myriade d’influences diverses réunies dans une identité unique. Des années 70 à nos jours, de l’Asie aux pays de l’ancien bloc Soviétique, passons en revue une partie des inspirations qui ont donné naissance à la direction artistique du titre.
Malgré son apparence de jeu de tir rapide où s’enchaînent les décors comme sur une autoroute, le soin apporté à la direction artistique de Destiny dépasse de loin ce que l’on pourrait attendre. Hors des sentiers battus de la science-fiction moderne, la composition de l’univers et de ses personnages s’inspire d’éléments extrêmement variés en allant piocher dans les chefs d’œuvre du genre. Christopher Barrett, design director de la série, désirait s’inspirer d’un maximum de courant culturels différents afin de créer un univers unique et riche.
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Le cinéma a offert un apport important dans le bouillon de culture du jeu. Afin de trouver un souffle novateur pour ses créations, l’équipe artistique s’est tournée vers les classiques de science-fiction des années 70 et 80. En revenant vers eux, ils ont redécouvert une autre façon d’aborder l’espace et la vie sur d’autres planètes, mais aussi une manière différente d’incorporer la magie, le mysticisme et les phénomènes inexpliqués. En filigrane, tout un pan de la Pop Culture des seventies soutient le jeu, discrètement mais solidement, un peu de Dune de Lynch ici, une touche de Tarkovski et son Solaris par là.
L’un des exemples les plus concrets de cet apport du cinéma est à chercher chez les Vex, créatures mécaniques et conquérantes qui n’ont de cesse d’attaquer l’humanité. Et c’est bien au Terminator de James Cameron que l’on doit aujourd’hui l’existence d’une des races les plus dangereuses du Destiny. Au-delà de leur forme générale et de cet œil rouge menaçant, l’histoire même du jeu raconte qu’ils viennent d’une autre époque, clin d’œil appuyé à l’œuvre qui aura marqué plusieurs générations.
D’autres aspects plus confidentiels viennent soutenir toute la création artistique du jeu. Pour trouver d’autres influences, les concepteurs de Bungie sont allés chercher dans la peinture, les arts graphiques mais aussi au sein de l’animation japonaise et ses dérivés. Deux peintres ont offert à la série certains de ses décors les plus marquants, les mondes Vex et les antres de La Ruche. Peter Gric et Zdzisław Beksiński, artistes aux multiples talents, ont apporté par leurs créations certains designs aujourd’hui reconnaissables entre mille pour les fans de la série. L’univers de Beksiński flirtant entre l’horreur et l’étrange, l’architecture biomécanique de Gric donnant aux monde Vex toute leur splendeur.
Si l’occident tient une part importante dans l’ancrage culturel du jeu, c’est pourtant au Japon que l’équipe de Bungie a trouvé l’une de ses meilleures pistes dans la création de certains équipements. Passionnée par les mangas et les séries et films d’animation elle est allée piocher dans le répertoire du dessinateur Kow Yokoyama. Peu connu de ce côté du monde, son œuvre Maschinen Krieger ZbV 3000 a directement inspiré la création de nombreuses machines déchues comme le terrible Tank Tenebrion, un des ennemis les plus redoutés par les joueurs. En suivant les lignes toutes en courbures et les formes d’insectes chères à l’auteur, les artistes de Bungie ont pu concevoir le char de leur rêve et ajouter encore plus de richesse à leur palette culturelle.
Mais depuis la sortie, c’est Destiny qui influence parfois d’autres supports culturels. Peu après la sortie du premier jeu, la cinquième saison de Game of Thrones battait son plein lorsqu’un fan du jeu découvrit qu’une scène présentait Peter Dinklage, voix originale du Spectre, assis près d’une fenêtre à la forme rappelant fortement celle d’un Spectre. Cet « easter egg » ne sera malheureusement jamais officiellement confirmé par HBO et l’équipe de production, mais Peter Dinklage lui-même laisse toujours planer le doute sur le lien entre la petite lumière du jeu et celle vers laquelle il regardait dans l’épisode.
Si la série Destiny est aujourd’hui une des grandes icônes du jeu vidéo, c’est parce que les œuvres d’artistes de talent venus d’horizons différents ont pu être condensées dans un univers qui semble distant mais réel, futuriste mais aussi ancré dans le mystique et le magique. D’une idée née durant le développement de Halo s’est développé un univers qui aujourd’hui fascine des millions de joueurs de par le monde, tous prêts à explorer une galaxie pleine de surprises, de dangers, mais aussi de beautés parfois insoupçonnées.
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