Attention, ceci n’est pas une réédition, prévient un sticker sur la pochette ? et on a du mal à le croire. Pour les plus zélés archéologues de la préhistoire new-yorkaise, le nom de Gary Wilson renvoie avec tendresse vers une période bénie de la fin des années 70 : quand, profitant de l’agitation punk, une […]
Attention, ceci n’est pas une réédition, prévient un sticker sur la pochette ? et on a du mal à le croire. Pour les plus zélés archéologues de la préhistoire new-yorkaise, le nom de Gary Wilson renvoie avec tendresse vers une période bénie de la fin des années 70 : quand, profitant de l’agitation punk, une génération entière d’esthètes et brasseurs d’idées (Arthur Russell et Talking Heads en tête) allait inventer sur place une musique à danser, bricolée et biscornue. De Beck en Californie aux Magnetic Fields à New York, les disques sortis par Gary Wilson entre 73 et 79 ne sont visiblement pas tombés dans l’oreille de sourds : cet electro-funk minimal, songeur et étrange, sert de chaînon manquant entre les chansons les plus raisonnables de Zappa et les grooves les plus lo-fi de Prince.
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Le fan-club, remarquable, compte aussi dans ses rangs uestlove (The Roots), Matt Groening (le créateur des Simpson et de Futurama) ou le collectionneur de grooves obliques Peanut Butter Wolf, qui sort ce nouvel album charmant et largué sur son label Stones Throw. On pense ici à Jonathan Richman ou Daniel Johnston découvrant un synthétiseur avec l’air apeuré et fasciné d’hommes de Neandertal face au feu ? ou à Robert Wyatt le jour de la kermesse de Louth, bourré et hilare. Le plus étonnant, c’est que deux maquettes de 1976, placées en fin d’album, révèlent un Gary Wilson moins tourmenté, moins inquiétant et plus adulte.
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