Un peu oubliée ces dernières années, la drum’n’bass n’a cependant pas disparu des dance-floors, et ses premiers gourous restent indétrônables. Du son, du gros son. Une piste de danse glauque et enfumée. Roni Size, en maître d’hôtel, accueillant toutes sortes d’hôtes survitaminés à la voix rauque, prêts à défier la vitesse des mots et l’articulation […]
Un peu oubliée ces dernières années, la drum’n’bass n’a cependant pas disparu des dance-floors, et ses premiers gourous restent indétrônables. Du son, du gros son. Une piste de danse glauque et enfumée. Roni Size, en maître d’hôtel, accueillant toutes sortes d’hôtes survitaminés à la voix rauque, prêts à défier la vitesse des mots et l’articulation extrême des syllabes. Dès que la machine se lance, tout va très vite, on voit passer des visages connus (Vikter Duplaix, Jocelyn Brown, Rahzel, Blaze), les derniers poulains de son label Full Cycle (Tali, Dynamite, Sweetpea, Darrison) et les futures casaques de l’école drum’n’bass (Fallacy, Navigator, Die). Ça tape, ça tape plutôt dur d’ailleurs. Les basses, assez lourdes, défilent sans interruption, et le tempo reste frénétique du début à la fin. Sans vraiment évoluer, le son festif de Size, surnommé hardstep par les aficionados du genre, reste proprement sale, fidèle et totalement excitant.
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Le banlieusard de Bristol ralentit parfois un peu la cadence, pour lâcher avec finesse un Time plus soul ou un Problems ouvertement rap. Mais la réalité ramène vite à un Shoulder to Shoulder plus agressif, ou à un The Streets plus radical mais mélancolique. L’occasion de rappeler que Roni Size et sa musique viennent de la rue et ont incontestablement débouché sur les chroniques urbaines de The Streets, voire le hip-hop garage de Dizzee Rascal. Pas aussi beau que l’inégalable Newforms sorti en 1997, Return to V (qui annonce, le temps d’un disque, un retour sur le label qui l’a fait connaître), renoue avec cette émotion plus underground de ses débuts et fait un peu oublier le (trop) revendicateur In the Mode de 2000.
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