Depuis que le tigre Montecore a attaqué son dompteur Roy, le laissant, après opérations chirurgicales, avec un visage en plastique, rien n’est plus pareil à Las Vegas. Pour preuve, on y trouve maintenant des groupes de rock jeunes et fringants. Exit les sosies d’Elvis pondéralement surchargés, exit les tocards en fin de carrière qui donnent […]
Depuis que le tigre Montecore a attaqué son dompteur Roy, le laissant, après opérations chirurgicales, avec un visage en plastique, rien n’est plus pareil à Las Vegas. Pour preuve, on y trouve maintenant des groupes de rock jeunes et fringants. Exit les sosies d’Elvis pondéralement surchargés, exit les tocards en fin de carrière qui donnent des galas pour distraire les cadres en congrès : la nouvelle attraction de la ville de la roulette, c’est les Killers.
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Pourtant, si ce quatuor à guitare et clavier élevé dans le Nevada a gardé de Las Vegas un petit côté clinquant et pailleté, il rêve surtout tout fort de l’Angleterre, celle des Smiths et de Martin Parr, d’Echo & The Bunnymen et de Savile Row. Petit look soigné et travaillé, béguin revendiqué pour Morrissey dont ils ont fait les premières parties à Los Angeles, nom de groupe emprunté à la vidéo de Crystal de New Order, basse empruntée à Duran Duran (Jenny Was a Friend of Mine) et claviers à Pulp (Somebody Told Me) : ces Américains brouillent les pistes géographiques et temporelles.
Cette volonté de sonner british et eighties s’était déjà très clairement exprimée sur leurs trois premiers excellents singles ? Somebody Told Me, Mr Brightside, All These Things That I Have Done, tous présents sur ce premier album. Le reste du disque, entêtant malgré quelques morceaux à la grandiloquence incontrôlée (Andy, You’re a Star, Glamourous Indie Rock & Roll?), ne dément pas cette inclination. Les Killers vont chercher dans la new-wave, voire le rock héroïque, ce qu’ils ne trouvent pas dans la brit-pop : un zeste de démesure à la Marc Almond et des refrains XXXL à la Chameleons complètent l’identification et prouvent que les Killers, loin de reproduire naïvement leurs idoles, ont assimilé les mécanismes sournois de la pop anglaise.
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