Dans le tome 2 de « Crépuscule du tourment », Léonora Miano donne la parole aux hommes. Une fresque africaine poétique.
En septembre dernier, Léonora Miano publiait le premier tome de Crépuscule du tourment. Elle nous donnait à entendre les voix de quatre femmes qui s’adressaient à un même homme, fils, frère, ex et compagnon : Amok.
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La violence en héritage
Le deuxième tome semble avoir été écrit en miroir. Amok est au centre de ce livre, en fuite après avoir battu sa compagne, cherchant l’origine de cette violence qui l’accable comme une fatalité. Autour de lui gravite une galaxie d’autres hommes, vivants ou morts, bienveillants ou malfaisants.
Porté par une phrase poétique, parfois un brin trop lyrique, le livre plonge dans les problématiques de domination, masculine ou coloniale, tout en restant dans l’intime du personnage principal, pris dans des contradictions qui le dépassent, confronté aux jugements d’autres hommes.
Exorciser le mâle
A travers les souvenirs, les hontes et les traumatismes d’Amok, la romancière française née au Cameroun croise des thématiques qui la préoccupent depuis le début, comme le déterminisme, le racisme, l’héritage, les relations hommes-femmes, qu’elle scrute à travers le corps d’Amok.
Et cette façon charnelle d’aborder un sujet donne sa singularité à son travail. Prix Femina 2013 pour La Saison de l’ombre, la romancière fait de la sexualité, vécue ou fantasmée, à la fois un enjeu et un symptôme.
Crépuscule du tourment 2 – Héritage de Léonora Miano (Grasset), 320 pages, 20 €
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