Une chose est certaine, c’est que ce 10e anniversaire de la sortie de Grace, on aurait aimé le fêter autrement. Autrement qu’avec un digipack posthume, certes classe, certes bourré de tout ce que la technologie multimédia recèle d’innovations, mais qui, dans le fond, ne parvient pas à rendre totalement justice, pour ceux qui l’ont vécue, […]
Une chose est certaine, c’est que ce 10e anniversaire de la sortie de Grace, on aurait aimé le fêter autrement. Autrement qu’avec un digipack posthume, certes classe, certes bourré de tout ce que la technologie multimédia recèle d’innovations, mais qui, dans le fond, ne parvient pas à rendre totalement justice, pour ceux qui l’ont vécue, à la belle révolution que fut, un soir d’été 1994, l’écoute du premier album de Jeff Buckley.
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Alors, bien évidemment, il est loin d’être inintéressant ce digipack, composé de trois disques – deux disques audio et un DVD. On y trouve d’abord une collection de raretés et de versions alternatives, peut-être pas complètement inédite pour les vrais fondus et autres archivistes mais qui, écoutée dans son ensemble, donne quand même un petit aperçu de l’état de grâce qui touchait alors Buckley. Que ce soit sur Forget Her, The Other Woman, Strawberry Street ou Mama, You’ve Been on My Mind, peut-être les plus inédits du tas, on reconnaît ce même mélange de rage, de romantisme et de recueillement qui était à l’œuvre sur Grace ? et qui fait aujourd’hui encore de Jeff Buckley, malgré sa maigre discographie, l’un des artistes majeurs de ces vingt dernières années.
A voir, outre cette compilation, un making-of de l’enregistrement du disque, fait d’images d’archives et de témoignages a posteriori (de ses musiciens, du producteur du disque Andy Wallace), mais aussi la totalité des clips extraits de l’album, qui tous visionnés aident à comprendre pourquoi les filles, à l’époque, ne nous parlaient que de Jeff Buckley et pas de Mark Eitzel. On retrouve surtout ici l’intégralité de Grace, ce disque qui ouvrit en douceur, et à toute une génération, les portes des Cocteau Twins, de Joni Mitchell, de Nusrat Fateh Ali Khan et même de Led Zeppelin. Un disque jouissif, précieux, rare, à offrir dœurgence à tous ces gosses qui n’ont pas connu ce fameux soir d’été 1994. Et pourquoi pas l’offrir en digipack, tiens : les gamins ? qui n’ont pas les dix ans à fêter ? ne jurent plus que par ça.
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