Nichée dans le livret, une aristocratique cuiller en argent, armoriée d’un S et d’un M. On ne sait s’il s’agit là des initiales de Super Mamie ? hypothèse qu’accréditerait, sur la pochette, une Marianne Faithfull posant en douairière à collier de perles et bambine sur les genoux ? ou de Sacher-Masoch, la grande dame délurée […]
Nichée dans le livret, une aristocratique cuiller en argent, armoriée d’un S et d’un M. On ne sait s’il s’agit là des initiales de Super Mamie ? hypothèse qu’accréditerait, sur la pochette, une Marianne Faithfull posant en douairière à collier de perles et bambine sur les genoux ? ou de Sacher-Masoch, la grande dame délurée adorant afficher ses liens de parenté avec l’auteur de La Vénus à la fourrure. Mais cette équivoque est au cœur même de l’image de survivante d’une décennie débauchée que s’est forgée l’ex-muse des Stones sixties.
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Sur son précédent album, la cantatrice au verbe cru (tendance rose muqueuse) chantait les rencontres charnelles anonymes, cependant que l’electro-pop popote de Sex With Strangers donnait surtout l’impression qu’elle faisait, sans affinités notables, de la musique avec des inconnus. Aujourd’hui, c’est au tour d’une paire d’anciens amants terribles, PJ Harvey et Nick Cave de (séparément) prêter leur plume à la légende qui s’enorgueillit d’en avoir tellement taillé ? et le résultat est sensiblement plus excitant.
Si, en mettant du blues agreste sous les bagouses patriciennes et en dégainant des guitares à taille (et dard) de guêpe, PJ Harvey entraîne Marianne du côté de chez Patti Smith (My Friends Have, No Child of Mine), Nick Cave lui compose sur un piano à touches de velours de très seyantes sérénades.
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