L’unique long métrage du grand graphiste Saul Bass, designer des plus célèbres génériques d’Hitchcock, Preminger et bien d’autres, est un film de science-fiction sur la mutation de fourmis en espèce super-intelligente dans un coin désertique de l’Arizona. Deux scientifiques y sont envoyés et se retrouvent pris au piège. Le génie de Bass repose sur l’équation […]
Un film de science-fiction psychédélique essentiellement fondé sur la suggestion.
L’unique long métrage du grand graphiste Saul Bass, designer des plus célèbres génériques d’Hitchcock, Preminger et bien d’autres, est un film de science-fiction sur la mutation de fourmis en espèce super-intelligente dans un coin désertique de l’Arizona. Deux scientifiques y sont envoyés et se retrouvent pris au piège.
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Le génie de Bass repose sur l’équation less is more. Au lieu d’effets spéciaux spectaculaires, le cinéaste filme des insectes en macro et des humains qui, dans leur laboratoire de brousse, tentent de communiquer avec les fourmis en utilisant des ondes électromagnétiques.
L’angoisse monte avec un rien
Esthétiquement, cela relève du psychédélisme high-tech, sur un mode à la fois clinique et onirique, entre 2001, l’Odyssée de l’espace et un docu animalier. Dans ce film très découpé, désarticulé, aux nombreux gros plans très élaborés, Bass fait monter l’angoisse avec un rien : une voix off, une musique synthétique envoûtante et des plans de fourmis assez précis pour les rendre répugnantes.
Ce film-trip d’apparence ésotérique devient vertigineux quand les scientifiques comprennent qu’ils sont les sujets d’une expérience que mènent les insectes. Certains des derniers plans inversent ceux du début : le héros tombe dans un tunnel souterrain qu’il arpente comme une fourmi… Une fantasmagorie typique d’une époque où les expériences sensorielles et psychologiques agitaient l’Occident.
Phase IV de Saul Bass (E.-U., 1974, 1 h 24, reprise)
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