L’heure n’est plus à jouer à se faire peur. Passé le 7 mai et une fois déposée dans l’urne sa voix contre Marine Le Pen, il sera temps de reprendre nos esprits et songer à la construction d’espérances nouvelles.
Il y aura eu, depuis le premier tour de cette élection présidentielle, beaucoup d’inquiétudes et de débats stériles. Alors que certains martelaient des évidences quitte à en devenir gênants, d’autres cherchaient des défaillances républicaines un peu partout.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’accession du Front national au second tour d’une élection majeure n’aura donc pas suffi à rendre les comportements plus dignes. L’heure n’est plus à jouer à se faire peur, à donner des leçons ou à envisager un quelconque déluge.
Ne pas laisser les pros de la politique organiser le chaos
Il s’agit, et c’est là qu’est l’urgence, de comprendre dès maintenant quel engagement nous voulons offrir pour demain. Voulons-nous encore de cette France qui serre les fesses devant la montée de l’extrémisme, qui parie sur le moins nul des candidats ou qui cherche des majorités introuvables ? Souhaitons-nous laisser les professionnels de la politique (dont le Front national fait partie intégrante) organiser le chaos et reporter une nouvelle fois l’échéance ? La réponse est non.
Les suffrages remportés par la droite extrême doivent provoquer une révolte. Le premier acte de cette révolte, même si cela semble paradoxal pour certains, consiste à aller le 7 mai déposer sa voix dans une urne contre Marine Le Pen. La question ne se pose pas.
La suite sera ce que nous en ferons. Ceux qui manipuleront le pouvoir dans les années à venir, portés aux plus hautes fonctions par notre dégoût du FN, doivent en être conscients. Ils ne disposeront d’aucun blanc-seing. Les élections législatives qui arrivent doivent être le lieu de cette affirmation.
Construire à nouveau des lieux de protestations
Une fois les évidences républicaines préservées, il faudra construire au plus vite les lieux de la contestation, et identifier les femmes et les hommes capables de porter publiquement cette parole. Ils ne sont pas légion. Ils ne seront probablement plus localisés rue de Solférino, comme l’a déjà prouvé l’échec de Benoît Hamon.
Ils seront peut-être inspirés par une certaine insoumission. Ils devront en tous cas être les garants d’une espérance nouvelle, d’un engagement restauré, qui ne consiste plus simplement à éviter le pire. Nous avons suffisamment souffert du traumatisme qu’a été 2002 et qu’est déjà 2017 pour ne pas songer, dès le 8 mai, à reprendre nos esprits.
{"type":"Banniere-Basse"}