Dans « Hello Ladies », Stephen Merchant met en scène un champion de la lose et cherche à s’émanciper de Ricky Gervais.
La condition déprimante et/ou touchante de l’homme d’âge moyen seul et pas très beau dans le grand marché contemporain de la séduction fait l’objet de l’une des plus grandes séries actuelles, Louie, qui parvient à sublimer son sujet de façon magistrale. C’est tout le problème de la petite nouvelle Hello Ladies que de venir après. Mise à l’antenne par HBO à la fin du mois de septembre, cette post-sitcom du comique anglais Stephen Merchant est adaptée de l’un de ses spectacles de stand-up. Pour mémoire, ce garçon à lunettes est l’alter ego de Ricky Gervais depuis The Office. Il cherche ici à s’émanciper.
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On suit l’existence pleine de ratés vaguement flamboyants de cet englishman in Los Angeles dégingandé. Le principe comique de Merchant repose sur la gêne, mais de manière moins démonstrative et provocatrice que lorsqu’il partage l’écran avec son collègue Ricky. Plutôt théorique, parfois douce, Hello Ladies décrit le décalage permanent entre un homme et le monde, un pauvre type qui arrive toujours trop tôt ou trop tard et ne parvient pas à vivre dans le bon timing. Une question comique en soi, que certains passages parviennent à mettre en scène assez brillamment, proposant un genre de burlesque froid élaboré.
http://www.youtube.com/watch?v=e_XyV-IO0lo
C’est peut-être un certain manque d’originalité qui empêche Hello Ladies de décoller vraiment. Mais si le spectateur de série sursollicité d’aujourd’hui tend naturellement à vouloir satisfaire son impatience (en passant à autre chose dès le premier bâillement venu), cela ne signifie pas qu’elle soit à jeter. Cette petite chose troublante pourrait même se révéler indispensable en confirmant son potentiel. Et si on lui laissait une chance de grandir ?
Olivier Joyard
Hello Ladies le dimanche, 20 h 40, OCS City
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