A la traîne des continentaux en matière de techno, les Anglais disposent d’autres armes pour faire parler les machines et dérouiller les circuits des ordinateurs. A la croisée de la musique industrielle, de la house, de la new-wave synthétique et des bleeps de l’electro, quelques allumés créent une formule déviante qui ne doit rien à […]
A la traîne des continentaux en matière de techno, les Anglais disposent d’autres armes pour faire parler les machines et dérouiller les circuits des ordinateurs. A la croisée de la musique industrielle, de la house, de la new-wave synthétique et des bleeps de l’electro, quelques allumés créent une formule déviante qui ne doit rien à la vieille Europe. Tout juste pourra-t-on citer les précurseurs méconnus de Super Collider, dont les excentricités du chanteur Jamie Lidell finiront un jour par recevoir les faveurs du public. Et, bien entendu, Matthew Herbert, savant fou et incontrôlé, qui accueille le deuxième album de Brooks sur son label Soundslike.
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Andrew James Brooks est musicalement né en 2002 (il n’a que 19 ans) avec un premier album intitulé You, Me & Us, joli disque de house qui sonne de façon presque quelconque face à l’énorme pas en avant de son successeur. Il a ensuite remixé OutKast, Human League ou Scissor Sisters. Sur Red Tape, il a enfermé Prince en studio avec un vocoder, le pistolet sur la tempe, pour chanter d’une voix trafiquée, sur des rythmiques déstructurées, des bruits incongrus et des samples de guitares sortis d’un cerveau perturbé.
Bande-son d’un Purple Rain joué par Mad Max, Red Tape se fait suffisamment varié pour tenir l’auditeur en haleine une heure durant, encrassant l’electro-pop des années 80 (Restoration), rendant l’air vicié sur de belles ritournelles (Bedbugs et sa basse New Order) et transformant son essai electro-soul (A Little Bit of Time). Le titre Do the Math montre à lui seul à quel point Brooks peut malaxer et tordre le cou au groove, à quel point il peut infecter une house proprette de son funk maladif tout en conservant une irrésistible sensualité. La rumeur voudrait que, sur la méconnaissable reprise du Man-Size de PJ Harvey, Brooks ait utilisé une boîte de Kleenex comme rythmique.
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