Après dix années d’errances solo pour chacun des membres ? notamment pour la voix désabusée et infectieuse de Mark Eitzel ?, American Music Club se reforme. Et rien n’a vraiment changé dans ce songwriting à l’élégance patraque, dans ce lyrisme effondré. Car ici encore, toutes les envolées, même les plus grandiloquentes, se font impitoyablement plomber […]
Après dix années d’errances solo pour chacun des membres ? notamment pour la voix désabusée et infectieuse de Mark Eitzel ?, American Music Club se reforme. Et rien n’a vraiment changé dans ce songwriting à l’élégance patraque, dans ce lyrisme effondré. Car ici encore, toutes les envolées, même les plus grandiloquentes, se font impitoyablement plomber en vol par les paroles cinglées d’Eitzel, chanteur habité et parolier hanté. Qu’importe le groupe alors : depuis dix ans, avec ou sans ces faire-valoir de luxe, Mark Eitzel avait déjà arpenté ces sables mouvants, où s’enchevêtrent les racines américaines ? torch-songs, folk, rock, jazz Un décor décomposé et sombre qui laisse une place étouffante à l’humour ou au storytelling dérangeant d’Eitzel, l’un et l’autre aussi noirs.
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L’évolution, depuis San Francisco (1994), tient peut-être ici et là à la radicalisation des arrangements, à la violence sourde de dissonances et à quelques spectaculaires dégringolades de guitares. De Robert Wyatt à Tom Waits, le futur possible de Mark Eitzel se dévoile alors un peu plus clairement. C’est pourtant quand se calme cette tempête, sur le presque serein Another Morning ou l’humble Mantovani the Mind Reader, que l’on se réjouit d’avoir renouvelé sa carte de membre pour cet envoûtant ? même si souvent éprouvant ? American Music Club.
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