Avec Boxe boxe, le chorégraphe brasse le sport, le cirque et la street dance, et le quatuor Debussy livre une partition tour à tour classique, expérimentale ou jazzy.
Figure tutélaire du hip-hop hexagonal, Mourad Merzouki a débuté par le cirque et les arts martiaux, avant de se lancer dans la chorégraphie. Boxe boxe, créée en 2010, est son premier geste artistique après sa nomination à la direction du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne, en 2009.
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Inspirée par ses premières amours pour le noble art, la pièce se joue de l’idée du retour aux sources, filant la métaphore en coinçant ses interprètes dans les cordes. Pas les cordes du ring mais celles des violons, de l’alto et du violoncelle du Quatuor Debussy qui interprète, en live, un programme qui nous mène de Ravel à Schubert, de Glass à Górecki en passant par Verdi et Miller.
La mise en avant du fighting spirit
Tout commence par un castelet où des gants de boxe en cuir rouge, à la manière des cartoons, s’excitent mutuellement en simulant le comportement d’une foule en délire. L’apparition d’un arbitre en punching-ball ouvre sur le cirque, et le comique des clowns se réclame aussi du pugilat.
De la savate à toutes les boxes – thaï, française et anglaise –, ce n’est jamais la violence mais le fighting spirit qui est mis en avant. Les sacs de frappe, pattes d’ours et autres cibles anglaises sont les accessoires de ce ballet qui réunit les danseurs dans une compilation de mouvements où les sports de combat conduisent naturellement vers la street dance.
Présents sur le plateau durant tout le show, les musiciens mouillent aussi la chemise en se déplaçant au fil des tableaux avec leurs instruments. Assis sur d’immenses trônes métalliques auxquels sont reliés leurs pupitres, ils participent de la symbolique d’un décor tout en volutes d’acier représentant le portail d’un parc inaccessible. Un clin d’œil à l’esthétique de Tim Burton pour nous dire que l’on n’a pas toujours la chance de pouvoir choisir le côté de la grille derrière lequel on se tient dans la vie.
Boxe boxe direction artistique et chorégraphie Mourad Merzouki, conception musicale Quatuor Debussy et AS’N, jusqu’au 18 juin, Théâtre du Rond-Point, Paris VIIIe
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