« The Blacklist » fait partie des rares séries très grand public vraiment regardables sorties des usines hollywoodiennes l’an dernier. Intimiste et spectaculaire, elle a connu un succès surprise sur NBC, et débarque en France sur TF1.
A force de constater que les séries de networks (grandes chaînes hertziennes US) ont perdu à peu près tout leur swag, en trouver une capable de nous plaire comme de satisfaire les programmateurs de TF1 vaut bien quelques démonstrations de joie.
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Nous voilà face à une expérience vintage, comme un retour en arrière vers un temps où les auteurs n’avaient pas raflé la mise symbolique dans le champ créatif télévisuel. Le créateur de The Blacklist, le scénariste Jon Bokenkamp, reste un illustre inconnu. Sa touche personnelle ne fera probablement jamais l’objet d’aucune thèse. Le solide Joe Carnahan, qui a réalisé le pilote, est perçu comme un cinéaste un peu déclassé.
Intimiste et spectaculaire
Ici, seule compte la puissance du système et les fondamentaux d’une industrie bientôt septuagénaire : une écriture sèche, une rythmique habile et familière, un peu de mauvais esprit, une veuve, un orphelin ou leur équivalent à sauver à chaque épisode.
L’intrigue de ce thriller vaguement psy repose sur la personnalité d’un criminel brillant (James Spader, plein de séduction retorse) mise en miroir avec les failles émotionnelles d’une agent du FBI (Megan Boone, la petite actrice qui monte). A la recherche d’une protection judiciaire, le quinqua au sourire inquiétant aide la jeune femme à mettre hors d’état de nuire des bad guys toujours plus élaborés qu’il connaît bien. Dans le même temps, il la pousse – alors qu’elle n’a rien demandé – à démêler les fils de sa vie personnelle plus trouble qu’elle n’en a l’air. Intimiste et spectaculaire, The Blacklist a connu un succès surprise sur NBC. On ne crie pas au scandale.
Olivier Joyard
The Blacklist saison 1, à partir du 27 août, 20 h 50, TF1
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