Le scénariste Christophe Valdenaire attaque en justice le réalisateur de « The Artist » pour s’être fortement inspiré d’un de ses scripts, écrit une quinzaine d’années avant.
Le scénario du film aux cinq Oscars, The Artist, est-il un plagiat ? C’est ce qu’affirme le scénariste Christophe Valdenaire, dont un script écrit en 1998 serait très proche du film de Michel Hazanavicius (OSS 117, The Search). Il a donc décidé de poursuivre en justice le réalisateur français. L’assignation vise aussi la société de production La petite reine, de Thomas Langmann. Une audience devrait intervenir courant 2015.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Dans un article publié sur son site, intitulé « Mon scénario a été plagié pour concrétiser The Artist« , Christophe Valdenaire justifie son attaque. Il y affirme être l’auteur d’un scénario de long métrage en noir et blanc (Timidity, la Symphonie du Petit Homme), en hommage à la transition entre le muet et le parlant au cinéma. Un projet dont « les recherches de financements remontent à treize ans ».
Lors de sa production, le scénariste raconte d’ailleurs être entré en contact avec la mère de Bérénice Béjo, actrice dans The Artist, pour « faire passer des essais à son autre fille » : Moïra Grassi, également comédienne. Quelques mois après, il apprend que Michel Hazanavicius entre en production d’un film similaire au sien. La projection de The Artist à Cannes confirme ses soupçons.
Il monte alors un dossier comprenant notamment un comparatif des deux œuvres, en mettant en avant les dates. « Une trentaine de points de convergences » aurait été trouvée entre les deux scenarii. Christophe Valdenaire, « déterminé à ne pas passer pour un copieur/suiveur » de The Artist, a donc mis fin à son projet, bloqué aussi par un montage financier rendu impossible par l’existence du film d’Hazanavicius.
Hazanavicius, « la conscience claire comme de l’eau de roche »
La première question qu’on est amené à se poser, c’est pourquoi maintenant? Le scénariste avoue avoir été confronté à deux drames personnels, lors de la production de The Artist, reportant ainsi son action autour du conflit. Début 2013, il affirme aussi avoir prévenu la ministre de la Culture de l’époque, Aurélie Filippetti. Elle aurait répondu « comprendre » sa position mais ne « pas pouvoir intervenir dans une affaire qui concerne des particuliers ».
Michel Hazanavicius a quant à lui répondu à ces attaques sur le site d’information Hexagones, qui a révélé l’affaire. Il dit avoir « la conscience claire comme de l’eau de roche »: « Le scénario n’a absolument rien à voir avec mon film, ni avec le scénario, que j’ai écrit d’ailleurs ».
Sorti en 2011, The Artist avait reçu cinq oscars en 2012, dont celui du meilleur film, celui du meilleur réalisateur et celui du meilleur acteur pour Jean Dujardin. Le réalisateur y rendait hommage aux films muets des années 1920.
À travers ce film, Hazanavicius réalisait le pastiche d’un cinéma américain culte. Son scénario, s’il n’est pas un plagiat, s’inspire en tout cas librement de Chantons sous la pluie (1952), pour l’idée de mettre en scène le passage du muet au parlant. Le chassé-croisé entre l’étoile montante et la star vieillissante se retrouve quant à lui dans Une étoile est née (1954). Un scénario pas véritablement original donc, mais qui aura séduit le grand public.
{"type":"Banniere-Basse"}