Sélection des spectacles phare de la 16ème Biennale de la Danse, du 10 au 30 septembre.
Alignant des chiffres impressionnants – 43 compagnies, 44 lieux à Lyon et en Région Rhônes-Alpes -, la Biennale de Danse sous la direction de Dominique Hervieu s’offre cette année un programme idéal brassant la performance et le hip hop, la création et les reprises. Nous avons sélectionné en toute subjectivité quelques-uns de ces temps forts.
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DV8 Physical Theatre offre à Lyon la primeur française de John, sa dernière pièce, entre danse et théâtre engagé. Llyod Newson est parti, comme souvent, de témoignages pour enrichir sa matière gestuelle. Et il devrait une fois de plus se coltiner les problématiques de l’homophobie et du rejet de l’autre. Pas confortable du tout, l’art de DV8 joue avec nos certitudes (Maison de la Danse Lyon, 10 au 12/09).
Compagnie à l’esprit buissonnier, Le Ballet de l’Opéra de Lyon promet une soirée de gala qui, sur le papier, excite nos neurones. A savoir Emanuet Gat et le tandem Chaignaud/Bengolea pour leur première incursion dans l’univers des compagnies.
« Nous utiliserons les pointes non pas comme un pastiche de danse classique, mais plutôt en embrassant la technologie classique et en considérant les chaussons de manière ludique, concrète », affirme le duo.
Ça promet (Opéra de Lyon 10 au 13/09).
Le CCN Ballet de Lorraine a réussi son plus beau coup en remontant cette folie qu’est Relâche, imaginée en son temps par Francis Picabia et Erik Satie pour les Ballets suédois. Cette création flamboyante aux allures de ciné-danse est un bijou. Couplé avec le Sounddance de Merce Cunningham, c’est encore plus beau (Maison de la Danse 16 et 17/09).
A la lisière du cirque et du mouvement chorégraphié, Yoann Bourgeois n’en finit pas de séduire. Celui qui tombe, nouvel opus cosigné avec Marie Fonte, imagine des artistes debout sur un sol, simple plancher mobilisé par différents mécanismes. « Les situations que j’appelle sont d’un statut tout particulier disons : polysémiques. Je cherche à situer mon théâtre sur cette crête aigüe où la chose apparaît. » D’ores et déjà notre chouchou de saison (Opéra de Lyon, 20 et 21/09).
Découverte de la Biennale en 2012, avec un Swan Lake incorrect qui reste dans les mémoires, Dada Masilo aura une toute autre pression sur les épaules pour cette seconde visite : elle a choisi Carmen pour raconter une histoire de sexe, de pouvoir et de mort. Dada/Carmen, on en rêve déjà (20 au 25/09 Maison de la Danse, 27 et 28/09 Théâtre du Vellein Villefontaine).
On ne va pas y aller par quatre chemin, Rocio Molina est à nos yeux la plus grande danseuse actuelle. Surtout, elle s’est révélée comme chorégraphe en quelques pièces. Bosque Ardora est sa création de saison.
« Agir, c’est ce que veut dire ce titre. Et c’est ce que je mets en danse et en mouvement à travers le flamenco. Une réaction à une musique, un paysage, un sourire, qu’importe. »
(19/09 Théâtre de Villefranche, 21 et 22/09 Radiant Lyon/Caluire).
La Biennale, enfin, a choisi de s’intéresser à la performance et au re-enactment en invitant la pièce fleuve de Jan Fabre, C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir (21/09 Théâtre des Célestins Lyon) ou le Magical très intriguant de Anne Juren et Annie Dorsen (22 et 23/09, théâtre de la Croix Rousse). Sans oublier Céline Roux au Café danse qui propose une conférence sur la performance (17/09).
Mais on a un faible pour le reprise de LOVE par Loïc Touzé et Latifa Laäbissi qui, dix ans après sa création, reste une balise dans la jeune histoire de la danse conceptuelle française.(17 et 18/09 Ensatt Lyon).
Philippe Noisette
Biennale de Danse de Lyon du 10 au 30 septembre www.biennaledeladanse.com 04 27 46 65 65
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