50 Cent est de retour, Alonzo taquine François Hollande et Jimmy Fallon nous fait marrer : l’actu hip-hop de la semaine, par Sindanu Kasongo.
50 Cent : retour sombre
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Jeudi dernier, 50 Cent annonçait dans un laconique communiqué de presse son départ du label Interscope pour rejoindre la petite structure indépendante Caroline – Capitol distribuée par Universal. Ses dernières tentatives dont le gros single My Life avec Eminem et Adam Levine ou New Day avec Dr Dre et Alicia Keys n’ ont rien changé. Le général du G-Unit n’a pour autant pas dit son dernier mot. Le lendemain, il a dévoilé en exclusivité sur le site du magazine économique Forbes son premier titre The Funeral produit par Jake One. La facilité de ce multimillionnaire (le magazine Forbes estimait ses revenus de 2013 à 125 millions de dollars) à raconter avec autant de détails des histoires sombres de règlements de comptes est assez bluffante. C’est du bon storytelling comme Fifty ne l’avait plus fait depuis longtemps. Le réalisateur Eif Rivera derrière la caméra colle parfaitement aux paroles et transforme ce petit clip en un « mini court métrage ». 50 Cent est est presque parvenu à relancer l’intérêt pour son cinquième album.
Abdallah : MC explosif
Dès les premières secondes de 1 435, on est conquis. Le sample de la voix de Nina Simone dans Strange Fruit – déjà utilisé dans Blood On Leaves de Kanye West – installe l’ambiance. Au micro, Abdallah ne cherche pas à se faire des amis dans le showbiz (« que Dieu me maudisse si j’fais un feat avec Patrick Bruel ou bien avec Tal ») ni dans le milieu du rap. Il balance « on prend des positions, tout c’qu’le rap français délaissa » et tacle Kaaris sans le nommer. Abdallah est né et a grandi au Liban (« en 2006, j’aurais été mort sans Bachar al-Assad ») et a, de fait, un regard sur la société française (« la Licra a instrumentalisé notre peine pour faire de nos revendications un appel à la haine ») qui est inhabituel. Arrivé en France à l’âge de 17 ans, un master dans la production audiovisuelle en poche, Abdallah a compris le fonctionnement de la société médiatique. Le buzz, la transgression, les phrases chocs… C’est la direction qu’Abdallah a décidé d’emprunter depuis deux ans. Intelligent, ambitieux, et productif, il a le potentiel pour devenir au choix un rappeur populaire, ou un musicien banni des médias.
Rick Ross s’attaque au Notorious B.I.G.
Reprendre une chanson du Notorious B.I.G, sacrilège ou excellente idée ? Il y a quatre ans, lorsque Diddy commence à manager le rappeur de Miami, il confie dans une interview que Rozay lui fait « parfois penser à Notorious B.I.G ». Levée de boucliers immédiate dans les médias et sur les réseaux sociaux. A l’époque, Diddy est obligé de rétropédaler. Il voulait dire que « Rick Ross est un peu le Biggie du South ». Oui mais non. Cette année, Diddy recommence. Et il attaque frontalement. Dans Mastermind, le prochain album de Rick Ross, il a produit un titre où le Bawss reprend You’re Nobody de Biggie. Pire : il incruste French Montana au refrain. Le résultat n’est pas la catastrophe attendue. William Roberts sait rapper et il va jusqu’à reprendre assez bien le débit du Notorious. Trop respectueux, Rick Ross aurait dû s’approprier un peu plus ce titre vieux de 17 ans. Il n’a pas été au bout de la démarche et on est obligé de le comparer à l’original. Le verdict est sans appel : Rick Ross ne fait pas le poids.
Tiers Monde est le Phoenix
Membre du label havrais indépendant Din Records, Tiers Monde travaille dans l’ombre depuis longtemps. Sans se hâter il enchaîne les projets. Que ce soit avec La Boussole, Bouchées doubles ou sur les albums du talentueux Médine, Tiers Monde prend le temps nécessaire pour développer son rap. L’année passée, Tiers Monde présentait Black to the Future, une sorte de carte de visite officielle. On y a découvert sa passion pour les mangas, les séries US et un peu de second degré. Cette année, avecToby or not Toby, son premier album, Tiers Monde a l’intention de vraiment se présenter au public.
Cyhi the Prynce célèbre le Black History Month
En février, les Etats-Unis célèbrent le Back History Month, un mois commémoratif en l’honneur des populations noires. Cyhi The Prynce en profite pour dévoiler une nouvelle mixtape, Black History Project,supervisée par Kanye West. La semaine passée, en guise d’avant-goût, Cyhi a proposé le clip Huey en hommage au cofondateur du Black Panther Party Huey P. Newton. En reprenant la construction de Where I’m From de Jay-Z, ce rappeur d’Atlanta en profite pour montrer qu’il est l’une des meilleures plumes de sa ville. Depuis sa participation à Beautiful Dark Twisted Fantasy et deux maigres featurings dans Cruel Summer, Cyhi The Prince a été très discret ces derniers temps. Espérons que ce projet va le remettre dans la lumière. Vous pourrez téléchargez sa mixtape ICI à partir de lundi soir.
Russ : Eminem d’Atlanta ?
La comparaison n’est pas liée qu’à sa couleur de peau. Comme Em’, Russ sait raconter ses histoire d’amour qui se finissent mal ou qui ne commencent jamais,comme dans le soulful Goodbye. Ensuite, il y a chez cet artiste de 21 ans certaines intonations de voix qui rappellent parfois Em’. Enfin, si ses « seize » sont moins mordants que ceux de Slim Shady, Russ lui, joue de la guitare depuis dix ans. Né dans le New Jersey, il vit depuis le lycée à Atlanta. C’est là-bas qu’il monte le collectif Diemon (acronyme de Do It Everyday Music Or Nothing) composé de rappeurs, de réalisateurs et de photographes. Plus « pop » – au sens noble du terme – Russ, qui a déjà trois albums solos à son actif, est à surveiller de très près.
http://www.youtube.com/watch?v=GFjoLK4h3tA
YG : True Blood
A première vue, YG semble tout droit sorti du début des années 2000. Straight Outta Compton comme disait N.W.A, YG a 23 ans, un petit séjour à l’ombre pour cambriolage dans son casier judiciaire et le corps couvert de tatouages : il représente fièrement son affiliation au gang des Bloods. Il en est tellement fier qu’il voulait appeler son premier album I’m From Bompton. Finalement, ce sera le plus « sobre » My Krazy Life. Comment ce garçon turbulent est-il parvenu à émerger alors que la street credibility a été ringardisée par les Kendrick Lamar, Odd Future et autres Wiz Khalifa ? YG est proche de DJ Mustard. En moins de deux ans, ce jeune DJ s’est imposé comme le fournisseur officiel de tubes. 2 Chainz I’m Different, Young Jeezy RIP, Show Me de Kid Ink et Chris Brown… Il est même parvenu à ressusciter la carrière de T-Pain avec le titre Up & Down ! Comme DJ Mustard est derrière 80% des prods de YG, cela ouvre des portes. Enfin, depuis peu, la carrière de YG est supervisée par Young Jeezy qui, malgré une baisse de régime, reste un nom important. Résultat ? Pour le remix de son tube My Nigga, YG peut se permettre d’inviter Lil Wayne, Meek Mill et Nicki Minaj.
Alonzo taquine François Hollande
Qui allait être le premier rappeur à se moquer des exploits du bon François ? C’est Alonzo du Psy 4 de la Rime qui s’y colle. Ici, on n’est pas dans le « Hollande bashing » ni dans la critique socio-économique. Comme un vilain garnement, Alonzo est content de répéter son refrain « François Hollande roule en scooter » sur cette prod de Spike Miller. Comme un vilain garnement toujours, il semble fier de son mauvais coup. Gratuit ? Clairement. Puérile ? Sûrement. Tant pis !
Jimmy Fallon : le hip-hop à la fête
Lundi passé, Jimmy Fallon démarrait le fameux Tonight Show sur la chaîne NBC. Cette émission est une institution de la télévision américaine : ce programme populaire existe depuis 1954 ! Jimmy Fallon ancien du Saturday Night Live et animateur du Late Night Show depuis 2009, amène son énergie et sa passion pour le hip-hop. Dès cette première semaine, l’animateur a donné « l’évolution de la danse hip-hop » avec Will Smith et dévoilé un cinquième volet de l’histoire du rap avec son complice Justin Timberlake. Et puis, qu’il y a-t-il de plus hip-hop que d’avoir en band résident The Legendary Roots Crew ?
http://www.youtube.com/watch?v=0NO0rArJRR4
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