Pionnière des « séries de filles » dans ses acceptations les plus larges possibles, « Sex and the City » prenait fin il y a 10 ans sur HBO. Tour d’horizon des séries auxquelles les aventures de Carrie Bradshaw et ses copines auront ouvert la voie.
Qu’on l’aime ou qu’on doute de sa qualité sur le long terme, Sex and the City fait partie des séries qui ont bouleversé le paysage audiovisuel américain. Pendant six ans, quatre New-Yorkaises trentenaires (Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Kristin Davis, Cynthia Nixon) ont envahi le petit écran, parlant de relations amoureuses et de sexe comme jamais auparavant.
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La série, qui fait partie des premières séries chorales à ne compter que des personnages principaux féminins, a depuis fait des petits. Pour le meilleur, et parfois pour le pire.
Girls, sur HBO depuis avril 2012
Un groupe de quatre New-Yorkaises en quête d’identité au centre d’une série HBO, ça vous rappelle quelque chose ? Si le pitch de la série de Lena Dunham pouvait évoquer une version indé de Sex and the City avant sa diffusion, il n’aura fallu qu’un seul épisode pour balayer tout soupçon de remake un peu facile.
Aux orties, la dimension glamour, l’obsession des chaussures, les apparts sur la Cinquième ou les working girls à tailleur. Bonjour la galère de la vingtaine et les moments de malaise à la pelle qui ne pourront être effacés avec les copines à coup de cosmopolitains dans le dernier bar trendy de la grosse pomme. Plus mélancolique et définitivement moderne, Girls évoque plus une vision introspective de la jeunesse d’aujourd’hui qu’elle ne revisite les codes entre filles et a réussi à imposer sa singularité égocentrée au fil de ses trois saisons.
Gossip Girl, sur CW de 2007 à 2012
Certes nous sommes ici au lycée et dans les quartiers chics de l’Upper East Side. On pense pourtant à Sex and the City car le sexe et New York font partie des personnages principaux de cette série teenage aux allures de soap ultra-léché.
On retrouve bien sûr une amitié d’enfance entre les deux héroïnes, la blonde fadasse Serena et la brune piquante Blair, mais celle-ci est suspendue aux multiples intrigues qui peuvent la réduire à néant à tout moment. L’amitié pérenne est plutôt celle que chacun entretient avec le luxe. Vive la mode, le fric et les placements de produits, dans Gossip Girl on a radicalement échangé le groupe de copines par des cartes bleues extra-gold. Cet amour du glamour et du matérialisme hérités des pulsions récurrentes des héroïnes de SATC sera d’ailleurs l’occasion d’une petite excursion à Paris (capitale de la mode voyons) le temps de quelques épisodes. On y retrouvera Blair, Serena ou Chuck battre le pavé parisien comme l’avait fait auparavant Carrie dans les derniers épisodes de Sex and the City.
Desperate Housewives, sur ABC de 2004 à 2012
Adieu la grande ville, les aventures d’un soir et la fashion week, bonjour la banlieue, ses lotissements et ses potins sur les voisins. Si Susan, Bree, Lynette et Gaby ont peu en commun avec Carrie, Samantha, Charlotte ou Miranda (quoique), il y a fort à parier que leurs aventures mises en scène par Marc Cherry n’aurait sûrement pas convaincu des producteurs de télé si elles les avaient précédées.
Partant d’une intrigue quasi policière avec le suicide d’une amie elle aussi femme au foyer (et forcément désespérée), la série est centrée sur ces quatre amies, leur partie de poker et autre réunion tupperware. On reprend ici la typologie peu subtile de leur quatre personnalité : l’ex-working girl, la control-freak, la latino séductrice, la rêveuse loufoque (rappelant facilement la catégorisation des héroïnes de SATC, Charlotte-fleur bleue, Samantha-nympho, Miranda-l’obsédé du boulot, et Carrie-journaliste « normale » recherchant l’amour).
Mistresses, sur ABC depuis juin 2013
Attention, cette série n’est à visionner que si vous portez un amour extrême au mélo. Quatre amies, dans la trentaine, sont confrontées à la trahison, aux scandales et aux conséquences de vies sexuelles libertines. Heureusement, elles se soutiennent coûte que coûte (« Non mais que serait ma vie si tu n’étais pas là pour m’écouter m’épancher à longueur de temps copine?« ).
http://www.youtube.com/watch?v=4V-Z7u_Bw08
Toutes les péripéties classique du soap sont là : celui qu’on croyait mort ne l’est pas et revient, une veuve découvre un enfant caché à son défunt mari, une femme trompe son mari une fois et tombe enceinte etc. Vous aurez compris que la version US de Mistresses (adaptée d’une série anglaise diffusée en 2008 sur BBC) ressemble plus aux Feux de l’Amour qu’à SATC. A en croire le trailer de la première saison (la deuxième est en cours de tournage), on a comme qui dirait l’intuition que ce n’était pas l’effet recherché.
The L Word, sur Showtime de 2004 à 2009
Des femmes, pour la majorité lesbiennes, qui vivent pleinement leur sexualité: on n’avait encore jamais vu ça à la télévision américaine. L’année de la fin de Sex and the City (1998-2004) sur HBO a marqué le début de l’ère The L Word (2004-2009) sur Showtime.
http://www.youtube.com/watch?v=Z9J49mn6q1I
La série LGBT (lesbienne, gay, bi, trans) a profité de la liberté sexuelle instaurée par les quatre new-yorkaises habituées à parler de godes à table pour s’afficher comme un programme sans tabous. De la butch Shane à la bisexuelle Alice en passant par la joueuse de tennis dans le placard Dana, les personnages se sont affranchis des clichés pour montrer une réalité jusque là effacée et bien souvent tue. The L Word a même réussi à dépasser les clichés hétérocentrés de Sex and the City pour aller vers un monde encore moins régi par les stéréotypes de genre.
Lipstick Jungle, sur NBC de 2008 à 2009
Des femmes riches, influentes, la trentaine et qui cherchent l’amour à New York, ça vous dit quelque chose ? Rien d’étonnant : la série Lipstick Jungle est adapté d’un roman écrit par… Candace Bushnell en personne, l’auteure des livres Sex and the City dont la série de HBO s’est inspirée.
On retrouve dans Lipstick Jungle (2008-2009) la patte de la romancière à succès : trois femmes indépendantes et fortes (Brooke Shields, Kim Raver et Lindsay Price) qui se rencontrent régulièrement pour parler de leurs histoires de cœur. Seule différence avec Sex And The City : elles ont toutes trois des carrières impressionnantes et un job de rêve. Heureusement, la série nous rappelle que l’important n’est pas la réussite professionnelle, mais la recherche de l’homme idéal.
Super Fun Night, sur ABC depuis fin 2013
La nouvelle série de NBC pourrait avoir tout de l’héritière de Sex and the City si elle avait plus copié ses qualités et moins ses défauts. Super Fun Night s’inscrit dans la ligné des typiques « séries de filles », mais en rajoute sur le côté outsider de ses trois héroïnes.
Intéressante sur le papier, l’idée a tout de même été noyée dans trop de romantisme à l’eau de rose. Rebel Wilson est un talent brut : révélée dans le film Bridesmaids, elle a toujours eu la chance d’interpréter des femmes déjantées et bien dans leur peau. A l’inverse, Super Fun Night met trop l’accent sur la quête du « grand amour », un sujet cher aux héroïnes de Sex and the City, qui l’empêche de s’épanouir pleinement et la confine dans une attitude de midinette qui lui ressemble peu.
The Carrie Diaries, sur la CW depuis début 2013
Impossible de passer à côté de la série qui se présente comme un « sequel » de Sex and the city. On y suit le personnage de Carrie Bradshaw plus jeune, qui débarque de sa banlieue dans les années 1980 pour découvrir les paillettes et le monde de la nuit new-yorkaise.
http://www.youtube.com/watch?v=eckR3M8cIgs
Beaucoup plus lisse que sa prédécesseur, The Carrie Diaries (diffusée sur un network et non sur le câble comme SATC) abandonne complètement la notion de série chorale pour se focaliser sur un seul personnage principal et des seconds rôles fades. Malgré tout, la série sans prétention est un plaisir coupable pour les fans de son « ancêtre », qui y retrouvent des références et surtout une Carrie Bradshaw toute aussi invivable à 16 ans qu’à 30.
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