Octopus a l’oreille. Spécialisé dans la restauration des meilleures pièces sixties, Octopus reprend le magasin des antiquités pop de Blur. Les temps et les hésitations coupables de leur label n’auront pas forcément joué en la faveur des Ecossais d’Octopus. Ce premier album qui a lamentablement tardé à sortir ici est déjà vieux de plusieurs mois […]
Octopus a l’oreille. Spécialisé dans la restauration des meilleures pièces sixties, Octopus reprend le magasin des antiquités pop de Blur.
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Les temps et les hésitations coupables de leur label n’auront pas forcément joué en la faveur des Ecossais d’Octopus. Ce premier album qui a lamentablement tardé à sortir ici est déjà vieux de plusieurs mois les plus perfides diront même que son contenu l’est de plusieurs siècles , dans une Angleterre qui a usé ses singles jusqu’à la corde avant de jeter le bébé poulpe joufflu avec l’eau du bain brit-pop. Résultat, From A to B arrive en France sérieusement entamé et essoufflé, tels ces déchets radioactifs lâchement déglutis sur nos côtes-poubelles. Et l’on est prié de se démerder avec. Mais la stratégie, pour peu qu’il y en ait une, n’est pas si idiote : pendant que Blur, leurs aînés dans l’écurie Food, changeait radicalement de cap, Octopus était embauché pour faire diversion et maintenir à hauteur respectable le pavillon d’une pop d’inspiration sixties, riche en couleurs et en sucre, à l’adresse d’un public ado déboussolé. On aurait tort cependant de réduire Octopus à l’état d’une plaquette de Blur-light et légèrement rance. Non dépourvu de vitamines A et B, acides gras essentiels prélevés directement aux veines intarissables des Kinks et de Madness , la masse tentaculaire d’Octopus balaie large autour d’elle, mais a la franchise de citer ses sources : Your smile (Beach Boys), King for a day (XTC), Magazine (euh, Buzzcocks ?), autant de noms de chansons qui tintent comme des aveux d’allégeance. Légèrement moins dégourdi sur les titres lents l’esprit fanfare (fanfaron ?) de cet ensemble hétéroclite s’accommodant difficilement aux confidences , Octopus impressionne franchement lorsqu’il lâche la vapeur, additionne frénétiquement les instruments, érige trompettes vaillantes et pianos épileptiques sans se soucier de son allure à l’arrivée. Emplafonnés dans un décor de fête foraine, ces huit comiques ont la dégaine enflée de ces paons de basse-cour tout fiérots de leur grande roue : ils appartiennent d’emblée à cette espèce des jouisseurs (pile entre Supergrass et My Life Story) auxquels on ne demande pas de savoir se tenir, même si parfois leurs manières par trop ramenardes et l’apparat cosmétique de leurs chansons parasitent toute adhésion franche à leur manège. Bon camarade, L’Almanach Vermot nous soumet ce verdict : devra faire ses pieuvres.
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