Le « biggest boss » Rick Ross à paris le 20 mars, Well$ nous présente sa grand-mère et Jay Electronica refait sa vie avec une petite Rothschild, c’est l’observatoire du rap de Sindanu Kasongo.
REDK et Lino : Un mal pour un bien
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Il y a deux semaines Monsieur Bors créait l’événement sur le titre Val de Zoive de Tunisiano. La semaine passée dans le clip de l’artiste phocéen REDK, Lino a encore brillé sans cette fois-ci déborder son partenaire. Il est vrai que le concept du morceau Un mal pour un bien se prête plus à l’équilibre. D’un côté le sage REDK membre du groupe Carpe Diem joue le rappeur “conscient” et Lino tient le personnage du rappeur street bonnet sur les yeux prêt à tout pour “le beurre, l’argent du Qatar et le buzz à Kaaris !” Un mal pour un bien est le deuxième clip de REDK extrait du nouveau projet, Chant de vision déjà disponible.
Le retour de Jay Electronica
Il devait être l’Elu. Il y a cinq ans ce rappeur de la Nouvelle-Orléans devait provoquer un tsunami avec sa chanson Exhibit C produite par Just Blaze. Sa poésie de rue qui rappelle la prose d’un jeune Nas, les références à la Five Percent Nation, sa spiritualité et son charisme charment le microcosme du hip-hop américain. Il rejoint Roc Nation de Jay-Z, apparaît dans quelques titres et s’offre même une petite tournée. Depuis ? Pas grand-chose. Car Jay Electronica fait ce qu’il veut. Installé à Londres il refait sa vie. A part des tweets cryptiques, une apparition dans l’album de Mac Miller et dans Control de Big Sean et une relation avec la richissime Kate Rothschild ce rappeur de 38 ans est resté très discret. Ce retour dans le cadre du festival SXSW à Austin est donc une immense et agréable surprise.
https://soundcloud.com/cracktracks504/jay-electronica-better-in-tune
Nizzy Nice : Biopic MC
Si Nizzy Nice devient célèbre sa vie pourra être un beau biopic hollywoodien. Le cadre est parfait : Fort Wayne une coquette petite ville dans l’état d’Indiana. Le beau-père de Nizzy Nice a perdu la capacité de marcher alors que Nyzzy était encore un enfant mais lui a transmis l’amour du BMX. Il commence les compétitions de BMX à l’âge de 12 ans et deux ans plus tard devient le meilleur de sa catégorie. Coup de théâtre durant l’été 2002, son genou lâche et il déchire son ligament croisé : Nizzy doit abandonner le vélo. La vraie “success story” peut commencer. Nizzy met son esprit de compétition au profit de la musique. Après des freestyle, des mixtapes, il monte son collectif Hurricane Music Group et présente son rap très dans l’air du temps. Sa mixtape Nothing Nyce est disponible depuis le début du mois. The End ou le début d’une belle carrière ?
J-Slow
La dernière fois qu’on vous parlait de J-Slow c’était il y a un an pour son remix Black Mic Mac où il avait convié quelques figures de la nouvelle école. Le propos de J-Slow sur Turn The Lights On toujours bien servi par sa voix sombre n’a pas changé : on est entre egotrip et constat désabusé du rap game. J-Slow appartient à cette génération d’artistes en phase avec la scène américaine. Alors ici, sur une atmosphère californienne, il se permet un refrain en anglais. Turn The Lights on est le premier extrait de l’EP New Wave de J-Slow, qui paraîtra le 14 avril prochain en digital.
Rick Ross : Mastermind un bon Rozay.
184 726 albums de Mastermind vendus la première semaine pour Ricky Rozay et une première place au Billboard loin devant GIRL de Pharrell Williams. Pourtant dans ce sixième album Ross sert presque la même soupe. Presque, car dans Mastermind il n’y a pas de ces tubes “mamouthesques” dont il a le secret. Depuis ses débuts en 2008, c’est pourtant sa marque de fabrique : Hustlin, Push It, Speedin, The Boss, 9 Piece et surtout les énormes MC Hammer et B.M.F. Ses deux cartes de visite dans Mastermind sont les mid tempos The Devil Is a Lie avec Jay-Z, puis Nobody, une adaptation de Biggie. Bref, si vous voulez faire vibrer les enceintes de votre voiture vous serez déçu. Par contre pour rouler au pas les vitres baissées c’est ce qu’il vous faut. Ross a ressuscité Scott Storch et Keith Sweat sur Supreme, sample Betty Wright avec Kanye West, rappe sur du dancehall dans Mafia Music et multiplie les clins d’œil au rap des années 90. Au micro le “biggest boss” continue d’écrire sa mythologie de “gangsta-millionnaire”, rime après rime, avec, il faut le reconnaître, un certain talent. Surprise il revient rapidement sur son passé de gardien de prison dans Rich Is Gangsta et évoque la tentative de meurtre à laquelle il a échappé l’année passée. William Roberts a 38 ans, six albums solos à la ceinture et une belle carrière, ne peut plus revenir en arrière mais on progresse…Il sera en concert au Dock Eiffel à Paris ce 20 mars.
The Cunnilynguists : Tout est dans la musique.
Ne vous fiez pas à leur nom original : Beyond The Sun, le nouveau titre de ce groupe de Kentucky, vous happe directement. Cela doit beaucoup à la prod : un bijou taillé par Kno rehaussé de délicats samples de voix et de cordes. Un vrai travail d’orfèvre. Petit bonus, Deacon the Villain, Natti et Kno ont invités le héros de l’underground J-Live. Dès Will Rap for Food, leur premier album sorti en 2001, The Cunnilynguists, des sortes de cousins éloignés de la Dungeon Family se sont fait plus remarquer pour leur musique que pour leur nom de groupe original. Cinq albums et autant de mixtapes plus tard ils continuent de surprendre Strange Journey Volume Three sera disponible ce 1er avril.
Well$ : sa grand-mère en Jordan !
Crise d’identités, différences culturelles, superposées aux relations générationnelles…Même au pays du melting-pot les enfants d’immigrés ont des problèmes. Prenez Leroy Shingu alias Well$, enfants d’immigrés congolais installés à Charlotte en Caroline du Nord. Depuis deux ans dans sa musique cet ado évoque parfois avec humour la frustration d’être partagé entre deux cultures mais aussi de la richesse que cela amène. Dans Savoir Faire le malicieux ado intègre avec tendresse sa grand-mère, en tenue traditionnelle avec aux pieds une paire de Air Jordan 3 qui hoche la tête sur son rap. Parfois un clip de trois minutes vaut plus qu’un long discours.
Beat Assailant : un Américain à Paris.
Adam Turner est un rappeur originaire d’Atlanta installé à Paris depuis plus de dix ans. Pourquoi quitter une des villes les plus excitantes musicalement pour notre belle capitale ? A l’époque Adam Turner devenu Beat Assailant dès la fin du lycée veut mâtiner son rap de funk, de soul ou d’electro comme Outkast qu’il a vu démarrer. Or ATL ne propose à l’époque que le crunk de Lil Jon. Lors de vacances en France pour rendre visite à une cousine, il rencontre Black Jack membre de Democrates D et se fait produire sa démo par Jimmy Jay. Adam Turner sent qu’il peut faire quelque chose à Paris et décide de s’investir au maximum. Depuis Beat Assailant s’épanouit et croise sur scène comme en studio le fleuron de la scène locale, de Ben l’Oncle Soul à Oxmo Puccino en passant par DJ Pfel de C2C. En l’espace de quatre albums et de concerts mémorables Beat Assailant commence à laisser une empreinte dans le groove hexagonal. Il replongera le 5 mai dans les bacs avec City Never Sleeps dont Run est le premier extrait.
RondoNumbaNine accusé de meurtre.
Les dernières nouvelles du côté de Chiraq ne sont pas bonnes. Pourtant ce début d’année les autorités se vantaient d’une baisse de 50 % des meurtres. Clint Massey 17 ans n’est apparemment pas friand de statistiques. Selon le journal Chicago Tribune, l’adolescent est accusé d’un meurtre survenu ce 22 février sur un homme de 28 ans. Le petit Clint sous le pseudo RondoNumbaNine s’était lancé il y a peu dans une carrière de rappeur. Affilié à Lil Durk, il comptait déjà plusieurs mixtapes à son actif et de gros featurings dont un notamment Lupe Fiasco. Espérons que la musique du petit Clint et ses clips où il est entouré de sympathiques camarades ne seront pas une entrave à sa présomption d’innocence.
http://www.youtube.com/watch?v=IOFqNSzFFPQ
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