Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI 24
Son Lux & Lorde Easy
On doit vous l’avouer : des mois après, on a beau faire semblant de marcher droit et de parler avec légèreté, on ne s’est pas encore remis d’un énorme coup sur la tête. Il s’appelle Lanterns, c’est le dernier album de Son Lux et on y a vu la lumière – une lumière noire mais douce. En attendant une plantureuse tournée français en mai, l’Américain sort un EP de versions-bis, Alternate Words, à nouveau généreux en bontés ténébreuses, en conte de fées et en poudre de perlimpinpin aux oreilles. Car la force de Son Lux reste cette frénétique quête de dépassement, d’outrepassement entre un songwriting raffiné et une production dingue, conflit sublime qui éblouit une fois encore ici sur cet Easy remixé, où la douce Lorde vient se poser en douceur, en langueur dans un milieu hostile et grouillant.
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MARDI 25
The Mercy Beat Sweet
Avec son nom de souverain du royaume de Syldavie, le label français Oskar donne évidemment dans la noblesse : on lui doit aujourd’hui la découverte de ce groupe de Los Angeles et de sa pop onctueuse. West-Coast pour cette nonchalance, cette production sans épines, sans poison, ces voix qui hurlent au soleil. Mais aussi très british pour cette coupe classique, glam-chic, ce sens du refrain et du gimmick pop qui cloue sur le mur du son et rend tout couilllon. Sweet, indeed.
MERCREDI 26
Le1f Boom
Le son est martial, sec et pourtant paillard, mélangeant liesse et effroi ; il claque comme un coup de feu dans la glace, comme un pétard dans le carnaval des zombies. Boom fait partie d’un EP riche et déglingué du New-yorkais que sort en Europe le label XL. Un concentré de productions affolées, anormales, sur lesquelles cavale le flow chaotique de ce rappeur et producteur ouvertement gay, dont les sons concassés ont déjà fait la gloire de Das Racist – et particulièrement de leur grandissimo et dingo Combination Pizza Hut and Taco Bell. Boom boom, t’es mort.
JEUDI 27
Adult Jazz Am Gone
Il fallait oser le nom, qui sent la veste en velours, la pipe à vapoter et la barbiche négligée. Mais de jazz adulte, il n’est question que de très très loin chez ces Britanniques, peut-être filtré, déformé par l’influence de Van Morrison. Car Adult Jazz brasse large, parle avec conviction et éloquence des idiomes étranges, oubliés, réfractaire visiblement à son époque, à son âge même. Un groupe tellement largué qu’il en devient futuriste.
VENDREDI 28
Tirzah No Romance
Une association de bienfaiteurs s’est penché sur le berceau de Tirzah : le label Greco-Roman, co-dirigé par Joe Goddard de Hot Chip, l’a signée et la malicieuse Micachu l’a produite. Soit une élite du groove biscornu d’Angleterre, à laquelle appartient à l’évidence ce tube futé, qui rend pompette et hilare, qui transforme les gampettes en marshmallow. Eviter d’écouter au volant.
SAMEDI 29
Snack Family Lupine Kiss
Ces dernières années, dans le rock anglais, on a tellement été habitué aux gravures de mode, aux cuirs immaculés et au son manucuré qu’on retrouve toujours avec joie et frissons un groupe authentiquement amoché – et pas uniquement pour la photo. Après trois années passées à boire sa sueur et à se faire électrocuter par ses bad vibes, ce trio londonien passe à l’attaque. Et les gommeux rasent les murs quand rugit ce rock vicié, souillé, qui doit autant aux déflagrations de Birthday Party qu’aux blues dévissés de Captain Beefheart. Le groupe signale Morphine parmi ses influences, toujours
une joie de avoir que ce rock en tempête n’est pas mort pour rien.
DIMANCHE 30
Flyte We Are The Rain
Ça ne vous a pas échappé : une chansons du titre de Happy est assez connue en ce moment. Du coup, même la pop est toute guillerette, joyeuse et pétulante dans l’East End de Londres. Chez ces godelureaux, c’est – malgré ce titre menteur (We Are The Rain) – l’été radieux toute l’année, le endless summer que fredonne à tue-tête leur pop anti-gris, qui tend la main avec un sourire franc et massif pour vous traîner avec fermeté vers le dancefloor. Toute résistance serait futile, voire un peu déplacée. Cette musique contient du Red Bull et des euphorisants.
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