« Orphan Black » a été l’une des grandes oubliées de 2013. Séance de rattrapage.
Dans le maelström un peu déstabilisant des séries contemporaines – trop de choix, trop d’amour à donner -, il était facile de passer à côté d’Orphan Black, apparue l’année dernière sans tambours ni trompettes. Une série d’action coproduite par la BBC America et une chaîne canadienne n’avait pas un pedigree assez noble ? Le snobisme produit inévitablement quelques erreurs de jugement chez les sériephiles. Car cette histoire digne d’Aldous Huxley (Sarah, une jeune femme un peu paumée, découvre qu’elle a des clones, tous poursuivis et en danger de mort) séduit dès ses premiers instants, qui entérinent sa nature hybride. Orphan Black est à la fois une série de science-fiction à tendance conspirationniste, un thriller digne d’une bonne série B, mais aussi un mélo très actuel sur les troubles de l’identité. Comme le glisse l’héroïne dès le pilote : « Il me manque une chose : moi-même. » Ici, personne ou presque n’a une famille « normale » et chaque personnage est mué par une rage ébouriffante, dans un monde forcément hostile à la différence.
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Toujours prête à donner son corps, l’actrice Tatiana Maslany interprète une multiplicité de jeunes femmes (dix clones sont révélés durant la première saison) avec un sens du jeu post- Alias absolument réjouissant. Après avoir été oubliée aux Emmy Awards, la Canadienne a obtenu une nomination aux Golden Globes pour sa performance, permettant enfin de faire monter le buzz sur la série. Le retour d’Orphan Black au mois d’avril pour dix nouveaux épisodes constitue déjà un événement.
Orphan Black saison 1 en DVD (BBC/France Télévisions Distribution), environ 25 €
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