Les Oscars, traditionnellement programmés pour février ou mars, auront peut-être lieu désormais début janvier. Une mesure plutôt réjouissante pour le public, et plus équitable pour les nominés.
Voilà maintenant 76 ans que l’industrie cinématographique anglo-saxonne se voit secouée au premier trimestre par la sacrosainte cérémonie des Oscars. Mais déjà plusieurs mois avant l’annonce du palmarès, c’est la course à la nomination qui crée l’ébullition chez les studios.
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Les producteurs cherchent à lancer leur cheval de bataille aux alentours de décembre, de manière à créer l’ultime sensation juste avant la fin de la période de sélection… Tout en espérant être encore en salles au moment des récompenses.
Les sorties oscarisables se bousculent donc en fin d’année: c’est pourquoi, aux Etats-Unis, films-évènements et œuvres d’auteurs s’entassent au tournant de l’automne et de l’hiver.
Griller la politesse aux autres
La vénérable Academy of Motion Picture Arts and Science envisage cependant d’avancer sa remise de statuettes de fin février à début janvier. Son argument principal : raccourcir la saison de promotion des divers shows d’honneur qui dévorent le début d’année (les Golden Globes en janvier, la soirée de la British Academy of Film and Television Arts et les Screen Actor’s Guild Awards autour de février).
L’intérêt premier des organisateurs est bien sûr de s’attirer la plus grosse part d’audience en ouvrant le bal des retransmissions de remise de prix. Succédant aux autres shows, les Oscars ont souvent souffert d’une baisse d’intérêt: au fil des prix distribués entre décembre et mars, le suspense trouve le temps de s’estomper. Devenir le premier évènement de l’année permettrait au contraire à l’AMPAS de contrer l’attente créée autour des délibérations concurrentes.
La polémique Sandra Bullock
Ce décalage serait en outre une bonne nouvelle pour les spectateurs et pour le cinéma anglophone dans son ensemble: le matraquage promotionnel visant à favoriser certains noms et certains films serait raccourci.
On passerait beaucoup plus rapidement à l’annonce du palmarès, sans que celui-ci soit influencé par des forces extérieures à l’académie des votants. Les récompenses controversées et suspectes, comme celle de Sandra Bullock cette année, se feraient plus rares.
Le suspense serait quant à lui préservé : les votes ne se décideraient plus en fonction du palmarès des Golden Globes. Le champ des possibles s’élargirait donc pour les nominés aux Oscars, et des surprises pourraient avoir lieu.
Enfin, les sorties visant la récompense suprême cesseraient de se télescoper et de se bousculer en hiver, et s’étaleraient de façon plus équilibrée sur l’année. On pourrait ainsi espérer voir quelques films oscarisables dès la saison estivale.
L’heureux changement, s’il est adopté par l’académie (composée de quelques milliers de professionnels du cinéma, essentiellement américains), prendra effet en 2012. D’ici là, la prochaine cérémonie est déjà fixée au 27 février 2011.
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