Infamous se fait beau, Metal Gear Solid V divise, les ours et les chèvres entrent en scène et un jeu gratuit confronte (à peu près) vies amoureuse et professionnelle : l’actualité vidéoludique de la semaine par Erwan Higuinen.
Jeu de la semaine : inFamous : Second Son
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La formule inFamous est simple. Heroes (des individus ordinaires se découvrent des super-pouvoirs) + Spider-Man (de grandes responsabilités viennent avec) + GTA (on fait le zouave en ville) : voilà précisément cernée la série du studio Sucker Punch (dont on aimait déjà d’amour le raton laveur cartoon Sly Racoon). Son troisième épisode, inFamous : Second Son (Sony, PS4, 70 €) rebat cependant les cartes en changeant de lieu (bienvenue à Seattle) et de personnage principal – notre nouveau double est un jeune, vaguement rebelle, vaguement pénible. Et c’est tout ? A peu près, mais cela ne rend pas l’expérience Second Son moins emballante. Son beau souci : les plaisirs ordinaires du jeu vidéo (courir, sauter, grimper, se bagarrer, chercher les œufs de Pâques dans le jardin) qu’il célèbre avec un enthousiasme communicatif et dans un somptueux écrin. Pas de révolution ludique à attendre, mais plutôt une sorte de flamboyant état des lieux du médium. Le jeu vidéo commercial, en 2014, c’est ça. Ça devrait, en tout cas.
Polémique : Metal Gear Solid V : Ground Zeroes
En-dessous de quelle durée (1h30 ?) un film relève-t-il de l’arnaque ? Combien de pages (200 ?) doit compter un roman digne de ce nom ? Ces questions paraissent idiotes ? Pas dans le jeu vidéo où l’enjeu du rapport quantité-prix continue de perturber l’évaluation des œuvres. Dernière cible de la vindicte gamer : Ground Zeroes (Konami, PS3, PS4, Xbox 360 et Xbox One, 20 à 30 €), prologue du « vrai » Metal Gear Solid V qui a le malheur de se boucler en deux à trois heures – davantage par nous, mais on joue mal. Ces attaques semblent particulièrement absurdes pour la saga d’Hideo Kojima qui a d’habitude tendance à s’éparpiller entre cache-cache à l’ancienne, action explosive et cinématiques au long cours – sans parler des intrigues et de la mythologique de plus en plus alambiqués. Là, c’est back to basics, retour à Snake (à qui Kiefer Sutherland prête sa voix), à l’infiltration. Un exercice de style, donc. Que, quelle que soit sa durée, on est en droit de juger profitable.
A suivre : Bear Simulator
On connaissait les simulateurs de vol, d’agriculture et même de relation SM mais c’est sans doute la première fois que le jeu vidéo prend pour modèle la vie d’un ours qui se balade en forêt (en vue subjective, avec papattes à l’écran), attrape des poissons et, plus généralement, « fait des trucs d’ours » selon le jeune studio américain Farjay. En quête de financements sur Kickstarter jusqu’au 17 avril, le projet Bear Simulator a rapidement dépassé son objectif de départ (29 500 $) et sa sortie sur PC et Mac est acquise. On est curieux d’essayer ça.
Indé : Escape Goat 2
En attendant Goat Simulator – sérieusement : sa sortie est pour le 1er avril –, les chèvres ont elles aussi droit à leur moment de gloire vidéoludique avec Escape Goat 2 de l’Américain Ian Stocker (Magical Time Bean / Double Fine, PC et Mac, 9 €), merveille de petit (mais costaud) jeu ludophile (comme on dit cinéphile) mêlant action (un peu) et réflexion (surtout) dans la lignée de classiques comme Boulder Dash ou Solomon’s Key. L’objectif : conduire la biquette violette jusqu’à la sortie de chaque salle en poussant des blocs, déclenchant des mécanismes, ramassant des clés… et grâce à l’aide de son rat de compagnie – on brode un peu, mais merci au rongeur zélé qui gagne régulièrement de nouvelles capacités. Le monde est une énigme et une blague à la fois. On s’en doutait un peu.
Gratuit : I Love You
« Brief love-story / Everyday work simulation » : voilà comment le Russe Da Neel présente sa dernière création sobrement baptisée I Love You et que l’on peut essayer en ligne (Mac et PC) ou télécharger (PC seulement). Un homme y part chaque matin au boulot après avoir noué sa cravate et saisi son épée – il fait tueur de dragon comme métier – pendant que madame reste à la maison. Les deux actions se partagent l’écran. Au bout de quelques minutes, la journée est finie, des trucs se sont produits. Est-ce génial ou ridicule ? Profond ou juste déprimant ? Fin et stimulant ou antipathique et grossier ? Notre petit jury mental perso est encore en délibération mais l’expérience mérite d’être tentée.
En bref
Pour les Lyonnais de Little Worlds Studio, Mana Crusher (iOS et Android, gratuit) est apparemment le jeu de la dernière chance, ce qui les a poussés à inventer le concept de Kickfailer : ils promettent de « faire des choses folles » à chaque palier de téléchargements atteint par leur puzzle game qui réussit la performance d’être à la fois original et mignon.
En ces temps de rééditions cyniques, le diptyque Final Fantasy X / X-2 (Square Enix, PS3 et Vita, 40 €) est un exemple à suivre : deux jeux, un prix correct et une sortie simultanée sur portable et console de salon. Mention spéciale à FF X-2, épopée controversée mais idéalement pop et fashion.
Mook chéri des retrogamers, Pix’n Love (132 pages, 9 €) est paru. Au sommaire de ce numéro 25 dont la couve honore le stylé Strider : Blood Money, Crime Wave, un entretien avec Lorne Lanning, un retour sur l’arrivée de la console Atari VCS en France et, surtout, Billy la Banlieue. Ouais, Billy la Banlieue. Carrément.
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